24 octobre 2008

La situation du groupe Wendel est-elle ... Aberrante ?

Aberrantes (ou aberration) ... Vous vous souvenez, c'était le mot "clé" du MEDEF d'Ernest Antoine Sellières pour fustiger les 35H00. Nous lui posons à notre tour la question sur la décision de Standard & Poor’s le concernant.

Résumé de la journée boursière du 24/10/08

Les Bourses à travers le monde ont connu vendredi une nouvelle journée noire, les derniers indicateurs économiques et la baisse des prévisions de bénéfices de plusieurs grandes entreprises renforçant l'idée que la crise financière se transforme en récession généralisée.

Qui dans le camps de ceux de la dérégulation générale et de la liberté totale des marché en 2007 aurait pu même l'imaginer ?

D'ailleurs, qui écrivait en fin 2007 le communiqué suivant sur son site ?

Confiants dans les perspectives de croissance de Bureau Veritas, nous avons pris l’initiative de l’introduire en Bourse afin d’en poursuivre et accélérer la stratégie de croissance. C’est une très belle étape dans le parcours de développement de Bureau Veritas ; il y a une douzaine d’années, lorsque Wendel en est devenue actionnaire, Bureau Veritas était une entreprise d’environ 6 000 personnes. C’est aujourd’hui un des leaders de la certification, composé de plus de 30 000 personnes qui opèrent dans le monde entier. Le marché de la certification et de l’évaluation est en pleine consolidation mondiale et cette mise sur le marché donnera à Bureau Veritas de nouveaux moyens de croissance car le Groupe a pour ambition de doubler de taille à l’horizon des cinq prochaines années. Wendel en est l’actionnaire de contrôle avec 63 % du capital.

Par ailleurs, Wendel a investi dans Saint-Gobain. Constatant fin 2006 que l’investissement dans le secteur non coté auquel elle avait procédé avec succès ces dernières années (Legrand, Bureau Veritas, Editis) offrait temporairement des perspectives moins rentables, Wendel a privilégié, dans la continuité de son métier d’actionnaire professionnel de long terme, l’acquisition d’une position d’actionnaire principal dans une grande société cotée. Notre choix s’est porté sur Saint-Gobain dont chacun connaît la position de leader dans différents secteurs industriels, principalement liés à l’habitat. Nous avons acquis entre septembre 2007 et avril 2008 une position de premier actionnaire avec 21,5 % du capital.

Depuis la fin de l’année 2007, la situation économique aux États-Unis, et dans une moindre mesure en Europe, s’est dégradée en raison de la crise financière née des défauts de paiement des crédits immobiliers américains. Malgré cet environnement conjoncturel plus difficile, Wendel estime que Saint-Gobain, comme Legrand hier, ou Bureau Veritas il y a douze ans, recèle d’importants potentiels de développement, notamment dans les pays émergents et dans le segment des produits liés aux économies d’énergie dans l’habitat. Conformément à notre rôle d’actionnaire industriel, notre objectif est de contribuer à aider la Direction générale de Saint-Gobain à réaliser son plan stratégique et amplifier ses potentiels, afin d’accélérer la croissance et la rentabilité du Groupe à moyen terme. À cet égard, l’accord de gouvernance conclu avec le Conseil d’administration de Saint-Gobain, quelques mois après notre entrée dans le capital, reconnaît le rôle de Wendel dans la stratégie et la recherche de potentiels d’amélioration, ainsi que le plein exercice de sa position d’actionnaire principal. Il a défini les conditions dans lesquelles l’influence durable de Wendel s’établira. Wendel est persuadée que son investissement dans Saint-Gobain contribuera très positivement à ses résultats et à sa création de valeur sur le long terme.

Le bureau des directeurs du Groupe Wendel holding dirigée par Ernest Antoine SELLIERES l'actuel président de Business Europe (lobby patronal européen) sur leur site Web

Et que pouvait-on lire dans la presse économique ces derniers jours au sujet du titre Wendel ?

La détérioration du système financier international a créé un climat d’incertitude entraînant une baisse généralisée des marchés actions à laquelle Wendel n’a pas échappé. Dans cet environnement plus difficile, notre Groupe trouve dans la diversification et la qualité de ses fi liales et participations, dans la compétence et l’engagement de ses équipes, et dans l’appui de son actionnariat, notamment familial, toutes les raisons d’être confi ant dans sa réussite.

Standard & Poor’s a dégradé la note long terme du groupe Wendel de BBB- à BB+, la ramenant ainsi en catégorie spéculative. Elle a par ailleurs placé cette note sous surveillance avec implication négative, ce qui pourrait conduire à une nouvelle dégradation. La note court terme a, parallèlement, été ramenée de A-3 à B.

S&P justifie cette décision par « la baisse continue des marchés actions et l’impact défavorable immédiat sur le ratio « loan-to-value » de Wendel, sur la base des valorisations instantanées ». L’analyste précise que le climat actuel sur les marchés a « dégradé le profil financier de la société au-delà de ce qui est tolérable pour une notation en catégorie d’investissement ». Il reconnaît que la situation de liquidité de Wendel reste forte, grâce à une maturité moyenne de la dette élevée et à une trésorerie importante Source Investir

... / ... La sanction de S&P, basée sur l’évolution instantanée des cours boursiers, ne tient pas compte, selon Wendel, de son caractère d’investisseur industriel de long terme. Aussi n’a-t-elle «pas de conséquence sur le modèle opérationnel et financier de Wendel, aucune incidence sur ses financements actuels, sur leurs coûts ou sur leurs échéances dont les principales s’échelonnent entre 2011 et 2017».

S&P dit, quoi qu’il en soit, attendre de Wandel des mesures susceptibles d’abaisser son ratio LTV. Encore cela pourrait-il ne pas tout à fait prévenir une nouvelle dégradation, si les marchés actions poursuivent leur déclin. S&P assure devoir sévir à nouveau si le ratio LTV se maintient au-delà de 40 %. Il est aujourd’hui supérieur à 50 %.

S&P invite clairement Wendel à adopter une stratégie d’investissement plus prudente, trois lignes du portefeuille ( Saint-Gobain, Bureau Veritas, Legrand) composant aujourd’hui 81 %, selon l’agence, de la valeur des actifs (6,8 milliards d’euros). Mais la société d’investissement ne semble pas encore disposée à changer de cap, en cédant des actifs par exemple, pour le bénéfice d’une notation préservée.


Quant au financement de la position acquise au capital de Saint-Gobain, Wendel ne souhaite pas pour l’heure faire de point d’étape. Lors de la publication des résultats semestriels en août, le groupe avait annoncé le nantissement de 400 millions d’euros pour les appels de marge au bénéfice des banques prêteuses. Le scénario extrême d’une valorisation nulle des titres correspondrait à un coût additionnel de 1,3 milliard. Depuis lors, l’action Saint-Gobain a abandonné plus du tiers de sa valeur, S&P s’attendant à ce que Wendel conserve une position de trésorerie «adéquate» pour répondre aux effets d’une baisse plus significative encore. Source l'AGEFI

Invité du Grand Jury RTL, il continuait pourtant à donner de nombreux conseils

Invité de l'émission « Le Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI, Ernest-Antoine Seillière, président de l'organisation patronale européenne Business Europe, s'est clairement déclaré pour un renforcement de la réglementation des marchés financiers qui doivent être « tout sauf la jungle ».

Face à la crise qui secoue l'économie mondiale, l'ancien président du Medef estime que « ceux qui pensent que l'État et le marché sont en conflit sont décalés » et qu'aujourd'hui le mot « règlement n'est pas contraire au libéralisme ». Ernest-Antoine Seillière, qui se félicite de la manière dont les États-Unis ont choisi de prendre la crise à bras-le-corps « avec un Congrès qui suit l'exécutif et donne un bel exemple de démocratie »,

" ... / ... Quant à la crise elle-même, le patron de Business Europe estime qu'il faut maintenant « chercher des solutions, pas des responsables ». Et s'il critique le rôle quelquefois discutable des agences de notation financière, qui ne doivent cependant pas être nationalisées comme certains le suggèrent, il considère qu'il faut maintenir la séparation entre les banques d'affaires et les banques de dépôt qui "minimisent les risques" ... / ...

Imparable comme d'habitude. Il est tout à fait certain que le mélange des genres ne posait jusqu'à présent aucun cas de conscience à monsieur Sellières.

Nous aimerions lui rappeler ses très nombreuses déclarations depuis l'époque où il fut élu à à la tête du CNPF puis du MEDEF ainsi que celles de son célèbre bras droit Denis Kessler sur l'Etat "assassin", et la confiance qu'on doit donner aux acteurs économiques

Un peu d'histoire : Comment s'est constitué le fameux groupe Wendel ?

Les Echos n° 17544 du 16 Decembre 1997

A l'époque, l'acier se meurt en Lorraine, et Raymond Barre éponge les dettes du groupe en nationalisant de fait Sacilor et compagnie.

Merci monsieur Barre !!!

La famille récupère, sous l'autorité de Pierre Celier un holding souffreteux, constitué de bric et de broc, où EAS s'improvise jardinier, élague ici, greffe là, sort une PME du périmètre, conforte une autre au coeur du dispositif. Traumatisé par le cataclysme sidérurgique, il a pour objectif de se diversifier au plus loin des hauts-fourneaux. Il débusque les canards amortis et déniche les oiseaux prometteurs. Dix ans numéro deux, puis dix ans numéro un de cette Compagnie Générale d'Industrie et de Participations (CGIP), il agit, explique-t-il, « en actionnaire-entrepreneur, pour constituer sur le long terme des leaders mondiaux ou européens » ... / ...

Son accession à la tête du CNPF

... / ... Il continuera d'ailleurs à parler d'autant plus haut et fort qu'il ne reconnaît au CNPF « strictement aucun pouvoir, si ce n'est celui d'influence ». « Les entrepreneurs et leurs organisations, dit-il, n'ont qu'une petite épée de bois entre les mains, face aux capacités de contraintes de l'Etat et aux possibilités de blocages (des routes et des services publics) des syndicats...

Le CNPF ne dispose de rien d'autre que d'un pouvoir de conviction. » Ainsi, annonce EAS, mettra-t-il le paquet sur le lobbying _ pour sensibiliser l'opinion à l'esprit d'entreprise et peser sur les pouvoirs publics _ et prendra-t-il ses distances avec la négociation et le paritarisme. Le dialogue social, pour lui, n'a de sens qu'au niveau des branches et des entreprises. La cogestion de la protection sociale que là où l'Etat n'édicte pas ses règles et n'impose pas sa tutelle ; c'est-à-dire à l'Unedic, à l'Arrco et à l'Agirc, mais pas aux Caisses d'allocations familiales, vieillesse et maladie ... / ... Archives Les Echos

Quelques déclarations souvenir ...

20/01/2000 - Interview video d'Ernest-Antoine Seillière -TF1
Ernest-Antoine Seillière a accordé le 20 janvier 2000 une interview video diffusée sur le site Web de TF1 et réalisée en partenariat avec Le Point. Il s'exprime en particulier sur la Refondation sociale, sur la décision du MEDEF de sortir du paritarisme actuel au plus tard le 31 décembre 2000, sur la recommandation du MEDEF et de l'AFEP prônant la transparence des rémunérations et des stock-options des dirigeants d'entreprise. Il évoque aussi la nouvelle économie d'Internet : un simple "soufflé" ou une véritable révolution industrielle ? Il explique également sa stratégie pour rénover l'image du MEDEF.

04/12/2000 - Denis Kessler sur France 2 : "faire confiance aux acteurs économiques"
Gestion des risques, assurance, libéralisme, rôle de l'Etat , Europe…autant de sujets évoqués par Denis Kessler au cours de l'émission "L'Entretien" sur France 2, le 4 décembre 2000. A n'en pas douter, pour le vice-président délégué du MEDEF, "le choix d'une économie de marché suppose que l'on fasse confiance aux acteurs économiques pour décider ensemble par le contrat, par la convention". Quant à l'Etat, Denis Kessler a fait un rêve "dans lequel l'Etat assume ses fonctions régaliennes, ses fonctions principales et (…) redonne de l'énergie et de la puissance à la société civile".

25.10.01 – Revendiquant un « droit d’ingérence dans le débat public », Ernest-Antoine SEILLIERE, président du Mouvement des entreprises de France (Medef), principale organisation patronale, signe dans Le Monde un « Point de vue » intitulé : « Faisons-nous entendre pour 2002 ! ». Il entend rompre avec la « tradition » selon laquelle « les entrepreneurs se gardaient d’intervenir dans les débats électoraux » - Source Election 2002

30/04/2002 - Denis Kessler : « les réformes honteuses »
"Pour les décisions difficiles, la France s'en remet de plus en plus à l'Europe", déplore Denis Kessler dans sa chronique mensuelle publiée par l'Expansion. Ainsi, notre pays se présente de plus en plus "non pas comme un passager clandestin" qui compterait sur les efforts des autres pour en retirer un bénéfice sans en supporter les contraintes et les coûts, mais comme un "passager embarqué malgré lui". La libéralisation de certains marchés comme l'énergie "que la France rejette pour elle-même tout en essayant d'en faire profiter EDF à travers toute l'Europe" en est, pour le vice-président délégué du MEDEF "une illustration"

12/09/2002 - EAS - France Info - «L’entreprise est un réducteur d’incertitudes. Elle assure l’emploi de millions de salariés (…) la qualité des produits, l’innovation et l’investissement. La capacité d'adaptation des entreprises, leur volonté, leur dynamisme constituent à l'heure actuelle dans cette incertitude générale, un facteur d'optimisme et de progrès. Nous, les entrepreneurs, nous avons conscience que nous allons rentrer, dans les mois qui viennent, dans une période nouvelle où on reconstruira de la confiance».

2005 - EAS - Déclaration sur le site du MEDEF
.../ ... Le Gouvernement a su conduire ces dernières années la réforme dans les domaines essentiels de la sécurité, de la retraite et de l’assurance maladie. Il était grand temps d’agir pour redonner de la liberté au temps de travail qui est au cœur de la compétitivité, de l’emploi et de la croissance dans notre pays.

Le Gouvernement a décidé de s’attaquer à l’exception française des 35 heures. Il a choisi de le faire au moment où l’Europe aborde une nouvelle phase de sa construction. Il va être possible de travailler plus pour gagner plus. Les salariés et les entreprises en bénéficieront. Ce sera plus de pouvoir d’achat, plus d’emploi et plus de croissance.

Le MEDEF examinera en Conseil Exécutif dès lundi prochain le détail des dispositions annoncées et je ferai connaître ses réactions en conférence de presse mardi. J’aborderai la réforme des 35 heures et les autres sujets traités par le Premier Ministre au cours de son intervention notamment les réformes annoncées de l’école, la recherche et de l’intéressement qui devraient contribuer à la modernisation de notre société." Source MEDEF

Bref, le moral n'est plus vraiment là et le côté volontiers "canaille" des plaisanteries du Baron ne transparaît plus, au point qu'il est en mesure de déclarer : "tout sauf la jungle".

Le libéralisme est-il en train de perdre (provisoirement) un de ses meilleurs généraux ?

Ce sont malheureusement les salariés des entreprises du portefeuille Wendel qui risquent d'être les premiers à en payer le prix.

Aberration que tout cela ...


Crise économico financière : L'UMP protège et améliore le bouclier fiscal

Alors que Nicolas Sarkozy déclarait au parlement Européen : "Les Bourses sont à un niveau historiquement bas. Je n'aimerais pas que les citoyens, dans quelques mois, se réveillent en découvrant que les sociétés européennes appartiennent à des capitaux non européens qui auraient acheté au plus bas du cours de Bourse, à vil prix (...). Les citoyens européens demanderaient alors: qu'avez vous fait ?" Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti, saluait "l'hyperréactivité" du président qui a réussi à faire accepter aux Etats-Unis le principe d' un sommet mondial pour un nouvel ordre financier international"

Bon, ça c'est du MGM avec le lion qui rugit. Mais que voulez-vous, lorsqu'il s'agit de notre tout petit pays, l'UMP et son porte parole ont eux de toutes petites préoccupations. Voyez vous mêmes :

"Le ministre du Budget Eric Woerth a obtenu jeudi que l'Assemblée nationale ne touche pas au bouclier fiscal, qui plafonne l'impôt à 50% des revenus, tout en admettant "un problème de calcul" mis en évidence par l'opposition ... / ... "Il y a évidemment un problème de calcul", a reconnu le ministre un peu plus tard en réagissant à un amendement du président PS de la commission des Finances Didier Migaud ... / ... Actuellement, les revenus qui entrent dans le calcul du bouclier peuvent déjà être nets d'exonérations. M. Migaud demandait que tous les revenus soient pris en compte dans le calcul du bouclier. "On ne peut pas utiliser à la fois des niches fiscales et à la fois le bouclier et avoir une possibilité de ne pas respecter l'état d'esprit du bouclier", a concédé M. Woerth. Le ministre a souhaité "aller vite sans nous précipiter". Il a proposé l'adoption d'une règle précise des modes de calcul dans "la deuxième partie de la discussion de la loi de finances".

... / ... La majorité UMP a suivi le ministre en repoussant l'amendement Migaud ... Source AFP

Il est bon de rappeler, comme l'écrit le "Blog Coup Droit", ce que représente le bouclier fiscal et ses attributaires

Selon une étude réalisée par le ministère du Budget, l'Etat a remboursé plus de 246 millions d'euros aux quelque 15.000 contribuables, qui avaient payé, en impots et taxes, plus de 50% de leurs revenus de l'année 2007

Grâce à Didier Migaud, président socialiste de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale et commanditaire de cette étude, on sait enfin précisément à qui a profité ce fameux bouclier fiscal. On constate, sans surprise que les ménages les plus aisés ont été comblés.

"Deux euros sur trois payés au titre du bouclier fiscal vont aux ménages disposant de plus de 15 millions d'euros de patrimoine" Plus précisément: 155,6 millions d'euros ont été restitués à 671 ménages, soit 231.900 euros par ménage.

Il est à noter que 13 contribuables disposant de plus de 15,53 millions d'euros de patrimoine déclarent un revenu fiscal de référence inférieur à 3.753 euros annuels - Source Blog Coup Droit

Edifiant et assez injuste en période vraie crise et de déclarations sur les caisses vides, d'état en quasi faillite. Il semble pourtant que non.

En effet, Frédéric Lefebvre le député (lobyisste de profession) UMP des causes des riches souhaite en rajouter à la façon "servons-nous avant qu'il ne soit trop tard"

... / ... seul signataire d’un amendement octroyant des avantages fiscaux - avec effet rétroactif - aux particuliers et aux entreprises investissant en Afrique. Un amendement redoutablement complexe que son auteur dit avoir rédigé «avec Bercy». Pour le justifier, Frédéric Lefebvre a mis en avant de nobles causes. Le but est de favoriser l’expansion «du tissu économique des pays en voie de développement et plus particulièrement en Afrique» et booster le «codéveloppement».

... / ... Jérôme Cahuzac (PS) s’est interrogé sur la rétroactivité de la mesure et ses bénéficiaires : «Qui a investi ? Combien ? Ou ? Qui demande au Parlement de défiscaliser cet investissement ?» Continuant sur sa lancée, il a souligné la «gêne» des ministres Eric Woerth et Christine Lagarde, qui ont donné un «avis favorable» à l’amendement. Il a aussi appelé à la vigilance des députés. Sur les bancs de l’UMP personne n’a moufté. Sauf Frédéric Lefebvre, qui a trouvé ces propos «assez choquants». Avant de passer au vote, Didier Migaud, le président (PS) de la commission des finances a fait observer que l’Assemblée s’apprêtait à créer «une nouvelle niche fiscale». En vain. L’amendement a été adopté avec les seules voix des députés UMP.

Une demi-heure plus tard, nouveau bouillonnement dans l’hémicycle. Le gouvernement propose au vote un amendement, distribué à la hussarde dans les rangs. Il prévoit de porter de 12 000 à 12 400 euros le plafond de réduction d’impôt au profit des ménages qui emploient du personnel à domicile. Cerise sur le gâteau : ce plafond sera indexé sur l’évolution du «barème de l’impôt sur le revenu» et «le montant obtenu est arrondi à la centaine d’euros supérieure» ... / ...

Un moindre mal en réalité : cet amendement venait contrer un amendement encore plus généreux présenté par… Frédéric Lefebvre, qui souhaitait, lui, porter le montant du plafond de réduction d’impôt de 12 000 à 15 000 euros. Cette fois, même à droite, certains se sont rebellés. Le rapporteur général de la commission des finances Gilles Carrez (UMP) a contré à coup d’arguments affûtés l’amendement Lefebvre, mais aussi celui du gouvernement. Sentant qu’il risquait d’être mis en difficulté par sa propre majorité Eric Woerth a du coup décidé de repousser l’examen du texte «en seconde partie», lors de l’examen du budget de l’emploi. - Source Libération

Informations bonnes à connaître et surtout à mémoriser pour le moment où le gouvernement et les élus UMP renforceront les mesures de sanctions à l'encontre des chômeurs, précaires et autres "parasites" qui n'auront pas su faire fortune.

Crédit et copyright photo
MGM


Un autre article de Slovar distingué par le journal VENDREDI

Nous vous avions fait part de notre bonne surprise de voir Slovar figurer dans le N°1 du nouvel hebdo VENDREDI pour son article "Agenda de nos ministres : Morceaux choisis"

Et bien vendredi c'est aujourd'hui et l'article que Slovar a consacré à la nouvelle carte de crédit "à l'américaine" du Crédit Agricole "Nouveau et "amusant" : Participez activement ... à la crise financière avec le Crédit Agricole "est publié en page 3 sous le titre : "Le crédit Agricole pousse au suredettement à l'américaine" par l'hebdo VENDREDI.

Extrait de l'article publié sur Slovar les Nouvelles

Crise financière par ci, crise financière par là, de notre Président en passant par les chefs d'Etats et ministres concernés, tout le monde est sur le pont et essaye de rassurer les citoyens sur l'avenir du capitalisme et surtout sur ... leur avenir. Moraliser, refonder, contrôler, les termes fusent quasiment toutes les heures afin de justifier un système casino dans lequel les institutions financières mondiales détentrices des avoirs et de l'épargne de leurs clients se sont compromises les unes avec les autres ... Souvenez-vous : Le 13 mai 2008, Le Crédit agricole annonçait dans un communiqué, son projet de lancer une augmentation de capital de 5,9 milliards d'euros, pour faire face à la crise des subprimes qui lui avait coûté plus de 1,2 milliard d'euros au premier trimestre 2008 ... / ... Outre le fait qu'on doit s'étonner que les entreprises mutualistes (ou entreprises de l'économie sociale) puissent aller à l'encontre des thèmes de bonne gouvernance qu'elles prêchent, on est en droit de se demander, dans les circonstances actuelles, comment le Crédit Agricole peut lancer à grand renfort de publicité télévisuelle une vraie carte de crédit ? Outre le matraquage télévisuel, le Crédit Agricole a créé un site Web sur lequel une vidéo qui se veut décalée et destinée à faire du buzz, vous présente sa nouveauté sur un ton mi "crétin" mi "racoleur" façon "Daily Planet" le journal de Metropolis (cher à notre ami Clark KENT alias Superman) ... / ... Lire l'intégralité de l'article

Un petit rappel à tous ceux qui nous font l'amité de lire et de commenter les articles publiés par Slovar les Nouvelles : Ce n'est pas parce que ces gens ont un site Web gratuit qu'il ne faut pas acheter le journal "papier" qui lui est payant, sinon la sanction sera immédiate : Pas de fric plus de journal.

A vous de voir !!!

Vendredi L'hebdo
http://www.vendredi.info

23 octobre 2008

Crise financière : Les modalités de son règlement par Michel Camdessus

Le système bancaire étant au bord permanent de l'explosion ou de l'implosion (choisir son mot préféré), notre Président de la République, de l'Europe (qu'il refuse de céder) et grand organisateur de G 1, 2 , 3 ... jusqu'à 20 a pris des mesures en ce qui concerne la France.

Si on a entendu annoncer tellement de milliards ces derniers jours que plus personne n'est capable de donner le moindre chiffre, il en est un qui a marqué les esprits : 320 milliards d'€

Si la très grande majorité des français n'ont toujours pas compris la différence entre la virtualité de la somme et la réalité de son paiement en cas de krach final, on sait enfin depuis ce matin qui va s'en occuper : La société française de financement de l'économie

Qui est-elle et que va t-elle faire ?

La Société française de financement de l'économie, l'un des deux piliers du plan de soutien de l'Etat au système bancaire, est prête à accorder ses premiers prêts dès la semaine prochaine, déclare son président, Michel Camdessus. Mise en place vendredi dernier par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, la SFFE est détenue à 66% par six grandes banques (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale, les Caisses d'épargne, les Banques populaires, le Crédit Mutuel et HSBC France) et à 34% par l'Etat.

Cette Société Française de financement de l'économie ou SFFE a été présentée par Madame Lagarde (la lou ravi de l'économie libérale) le 20 octobre.

Extraits

Le système financier est aujourd’hui « grippé». Quand les banques ont du mal à se financer, c’est toute l’économie qui est en danger ; c’est un risque pour l’activité, pour l’investissement et pour l’emploi.C’est un fait : les banques sont les poumons de l’économie. Aujourd’hui l’oxygène n’y circule plus.Si rien n’est fait, c’est tout le corps qui risque de souffrir. Il fallait réagir avec détermination.

Le plan du Gouvernement, c’est une thérapie de choc. Jamais un Gouvernement ne s’était mobilisé avec une telle rapidité : ce plan qui a pris la forme d’une loi de finances rectificative, a été préparé le week-end dernier en concertation avec nos partenaires européens. Il a été examiné par le Conseil d’Etat dimanche. Nous l’avons adopté en Conseil des ministres lundi dernier. Il a été voté par les deux assemblées mardi et mercredi et la loi a été publiée de matin Journal Officiel avec entrée en vigueur immédiate aujourd’hui ... - Source PubliNews

Mais où va t-il trouver cet argent ?

Simple : Cette société lèvera des financements sur les marchés grâce à la garantie de l’État. En utilisant ces ressources, elle permettra aux banques de disposer des emprunts à moyen et long terme qui sont nécessaires pour développer le crédit aux ménages, aux professionnels, aux entreprises notamment PME et aux collectivités locales. Les premiers emprunts seront disponibles dès cette semaine. Christine Lagarde a annoncé que la Société de prise de participation de l’État (SPPE) - c''est-à-dire l’État - était prête à souscrire pour un montant de 10,5 Md € à des émissions de dette subordonnée effectuées par les établissements de crédit. Cette souscription interviendrait à des conditions financières tenant compte des références de marché disponibles pour les établissements concernés. Source Le Point

Traduction : Le marché déborde de liquidités qui ne bougent plus. Les Etats (du moins les plus riches au sens de richesse nationale) étant les meilleurs garants d'un remboursement, celles-ci vont affluer. Cet argent sera ensuite prêté à des banques qui ne se font plus confiance entre elles afin qu'elle le restituent en crédit à la consommation ou aux entreprises.

En gros, plus personne ne sait où il en est et on sera vraiment fixé sur la solidité des banques et compagnies d'assurances lorsqu'elles publieront leurs résultats officiels. Il paraît donc normal aux yeux de nos dirigeants de se servir de la garantie de la nation française pour permettre à la nation française de continuer à consommer et travailler. Chapeau bas !!!

Jusqu'à quel montant la SFFE va t-elle engager l'Etat ?

Elle va solliciter les marchés pour un montant maximum de 320 milliards d'euros.

Pourtant François FILLON déclarait : "Je dirige un pays au bord de la faillite ?

"C'est une sottise de dire que la France est en faillite. Si la France était en faillite, ça se saurait ! La France est endettée, trop à mon avis, mais elle n'est pas en faillite. Déclarait ce matin Michel Camdessus le Président de la SFFE.

Donc bonnet d'âne pour le Premier Ministre. Qui si l'on en juge par le ton péremptoire de Monsieur Camdessus est ... parfaitement mérité !!!

Alors, la "plus grave crise économico financière jamais vue" pourrait être résolue simplement par la mise en place et le travail de la SFFE ?

Selon Michel Camdessus, la France devrait sortir de la récession économique au dernier trimestre 2009, si les différents plans de sauvetage mis en place au niveau mondial sont efficaces. Avant d'ajouter : "Nous sommes au bord de la récession" Je n'exclurais pas que l'on passe par un ou deux trimestres négatifs. Ce que je pense, c'est que, si tout ceci fonctionne - et tout a été fait pour que tout ceci fonctionne - le 4e trimestre de l'année prochaine devrait être positif de l'ordre de 0,8% pour la France par rapport au 4e trimestre de cette année".

Nous ajouterons que si la France se trouvait isolée dans une bulle hermétique et bien entendu coupée de la mondialisation, ça pourrait le faire. Mais lorsqu'on apprend qu'aux Etats Unis :

"Lundi 20 octobre, l'Etat américain a mis en ligne les formulaires que les banques doivent remplir pour bénéficier du plan d'investissement public. Neuf grandes institutions se partageront la moitié des 250 milliards de dollars (188 milliards d'euros) alloués. Jusqu'à 200 autres banques pourraient souscrire ce programme de recapitalisation. Le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, souhaite que ces fonds servent à "renforcer leur aide aux propriétaires en difficulté pour qu'ils évitent la saisie" de leur appartement.

En janvier, une garantie de 60 milliards de dollars de la Réserve fédérale (Fed) était apportée aux organismes de crédit sur leur dette d'emprunt. Cette somme avait été portée à 150 milliards en mai, auxquels s'est ajoutée une garantie de 100 milliards pour les banques de dépôt. Puis la Fed a avancé 29 milliards à JP Morgan pour le rachat de la banque d'affaires Bear Stearns. En septembre, l'Etat a apporté 200 milliards pour éviter la faillite de Fannie Mae et Freddie Mac ; puis 85 plus 30 milliards pour éviter pareille mésaventure à l'assureur AIG.

Ensuite, le cataclysme est arrivé. La garantie sur les emprunts immobiliers est passée à 250 milliards de dollars début octobre. Le Trésor en a garanti 9 milliards pour la recapitalisation de Morgan Stanley. Puis il en a libéré 700, dont 250 à injecter directement dans les banques ; et annoncé une garantie à hauteur de 1 500 milliards sur les dettes bancaires, puis une autre de 500 milliards sur les comptes des épargnants. Enfin, le 27 octobre, la Fed deviendra l'acquéreur en dernier ressort de titres de dettes non sécurisés, pour un montant pouvant aller jusqu'à 1 600 milliards. Cela nous amène à 4 400 milliards ... / ...

Le FBI, la police fédérale, dit manquer d'équipes qualifiées pour mener ses enquêtes. La lutte contre la "criminalité en col blanc" n'y occupe plus que 1 097 agents (1 722 il y a sept ans). Or le nombre de plaintes contre des institutions financières sur lequel il enquêtait, qui était en chute libre, rebondit de manière exponentielle.

Se pose aussi la question du contrôle que l'Etat est amené à exercer sur les montants alloués. M. Paulson s'est entouré de cadres compétents, beaucoup issus de Goldman Sachs, dont il fut PDG. Mais sans personnel adéquat... / ... En 1992, il employait 20 000 fonctionnaires dans la "régulation financière". Ils ne sont plus que 14 000. Directeur d'International Strategy and Investment Group, Tom Gallagher explique que la haute fonction publique, "démonisée" sous l'administration Bush, a perdu ses cadres de qualité. Il pense qu'il manque "plus de 1 000" fonctionnaires compétents au Trésor pour assurer le suivi de son plan ... / ... Source Le Monde


En bref les enfants, attendez-vous au pire, surtout si le gouvernement s'acharne à continuer ses réformes néo libérales particulièrement bien adaptées ... à une forte période de croissance. Jusque là, comme dit la publicité, "Sortez couvert"et faites des provisions ...

Autres Sources
Secteur Public
Crédit et copyright dessin
Burki (24Heures)


22 octobre 2008

Prime transport : Le Medef et l'UMP proposent aux salariés ... de se démerder

Nous avions eu Christine Lagarde nous expliquant comment supporter l'augmentation des carburants et du fuel domestique en se déplaçant à vélo et en enfilant un pull.

Nous avons depuis aujourd'hui, 'abandon de la prime transport pour cause d"impactage" de la compétitivité des entreprises.

La commission, réunie mardi soir pour examiner les amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a supprimé l'article 18 du texte en adoptant deux amendements identiques déposés par les députés UMP Pierre Méhaignerie, Yves Bur et Dominique Tian. Ces derniers estiment que "le dispositif proposé ne se justifie pas ou plus en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé".

Reprenant les arguments du patronat, farouchement opposé à cette mesure, ils font valoir que la prime transport "va impacter (sic) la compétitivité des entreprises" dans le contexte actuel de crise financière et de récession économique ... / ... Le Premier ministre a réagi sans tarder après l'adoption mardi soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale d'un amendement supprimant l'article 18 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 qui généralise la "prime transport". "

La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. (...) C'est pour ça que nous voulons que l'aide au transport soit mise en place", a-t-il dit lors d'un discours à Matignon devant les parlementaires UMP. "Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement, qui est un engagement que nous avons pris devant les partenaires sociaux et qui est par ailleurs parfaitement conforme au Grenelle de l'environnement puisqu'il s'agit d'encourager nos concitoyens à aller vers les transports collectifs", a-t-il souligné.

François Fillon est revenu à la charge lors de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée, affirmant sa volonté de corriger "une injustice" entre les salariés d'Ile-de-France, qui bénéficient d'une prise en charge partielle de leur abonnement aux transports publics, et les habitants des autres régions. "Personne ne peut être contre cette proposition. (...) le gouvernement espère que la majorité comme l'opposition votera le texte comme nous l'avons proposé", a-t-il dit.

C'est vrai qu'après avoir découvert des montants en milliards qui finissent par donner le tournis pour aider des comportements financiers condamnables, il est difficile de trouver mieux en termes de provocation.

Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, a minimisé l'incident à l'issue du discours du Premier ministre devant les parlementaires. "Il est tout à fait normal qu'à l'Assemblée ou au Sénat il y ait des amendements qui soient votés, repoussés. (...) On a 317 députés, c'est normal que de temps en temps il y ait ce type de prises de position", a-t-il plaidé.

Le Medef, qui n'a eu de cesse de fustiger dans la prime transport "une aberration", a salué la "décision économiquement responsable" de la commission des Affaires sociales - Source REUTERS

"Aberration". Madame Parisot a décidément peu de vocabulaire puisqu'elle ne fait que réutiliser ce mot immortalisé par son prédécesseur Ernest Antoine SELLIERES pour qualifier les 35H00. Au MEDEF, les présidents passent mais les réflexes perdurent.

"Dispositif injustifié" et "Aberration" méritent vous l'avouerez quelques réponses et commentaires.

Comment sont indemnisés nos députés en termes de transport et de frais de fonctionnement ?

... / ... Les frais de secrétariat et de mandat

Pour faire face aux diverses dépenses liées à l'exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l'Assemblée, les députés bénéficient d'une "indemnité représentative de frais de mandat" dont le montant est revalorisé comme les traitements de la fonction publique.

Les députés disposent en outre d'un crédit affecté à la rémunération de collaborateurs. Calculé en principe pour trois, il peut toutefois, au gré du député, être versé au profit d'un nombre de personnes variant de un à cinq. Le député a la qualité d'employeur : il recrute, licencie, fixe les conditions de travail et le salaire de son personnel.

Le crédit ouvert pour chaque député est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. ... / ... En cas de non emploi de la totalité du crédit, la part disponible demeure acquise au budget de l'Assemblée nationale ou peut être cédée par le député à son groupe politique pour la rémunération d'employés de ce groupe.

A Les facilités de circulation

1 ) Déplacements sur l'ensemble du territoire national par voie ferroviaire
L'Assemblée nationale délivre à tous les députés une carte nominative qui permet l'accès gratuit :
- à l'ensemble du réseau S.N.C.F. en 1ère classe,
- aux prestations de couchage (couchettes et voitures-lits), liées aux déplacements à l'intérieur des frontières de la métropole.
Déplacements à Paris et dans la région parisienne
L'Assemblée dispose d'un parc d'une vingtaine de voitures affectées en priorité aux déplacements des délégations officielles ainsi qu'aux déplacements imposés par les travaux législatifs. Il répond, dans la mesure du possible, aux déplacements des députés liés à leurs autres obligations et effectués à partir du Palais Bourbon dans Paris ou à destination des aéroports.

En outre, l'Assemblée nationale fait appel aux taxis parisiens lorsque le parc n'est pas en mesure de répondre à toutes les demandes.

2 ) Déplacements aériens

L'Assemblée nationale prend en charge chaque année

- s'agissant des députés métropolitains :
- quarante voyages aller et retour entre Paris et la circonscription lorsqu'elle est desservie par une ligne aérienne régulière (quatre-vingts passages "circonscription"),
- six voyages aller et retour en France métropolitaine, hors circonscription ;

- s'agissant des députés d'outre-mer :
- un crédit annuel égal, pour les députés des départements, au coût de vingt-six passages en classe club-affaires entre Paris et la circonscription et, pour les députés des territoires et collectivités territoriales, au coût de seize passages en première classe entre Paris et la circonscription ;
- quatre voyages aller et retour en France métropolitaine.

B Les dépenses de restauration et de logement

1 ) Restauration
Deux restaurants sont à la disposition des députés. L'un leur est strictement réservé, l'autre leur permet de recevoir des invités. Les prestations sont à la charge des députés. Pour un repas entrée, plat, dessert, le député s’acquittera de la somme modique de 25 €, somme incluant la boisson

2 ) Logement
L'Assemblée dispose d'un droit de réservation pour quelques appartements I.L.N. à louer à Paris.

Elle attribue des prêts pour l'acquisition d'un logement ou d'un local à usage de bureau ou de permanence, soit à Paris, soit dans la circonscription. Le montant moyen des prêts consentis aux députés, d'une durée de 10 ans à 2 %, s'élève à 76 225 €.

Elle possède à proximité du Palais Bourbon un immeuble à usage hôtelier où les parlementaires peuvent réserver des chambres à leurs frais ... / ... - Sources législatives 2007 et Le blog shopping

Les députés disposent également d’une cagnotte de 90 millions d’euros appelée « réserve parlementaire ». Ils peuvent affecter ces sommes à des projets dans leurs circonscriptions ou pour le financement d’associations.

En ce qui concerne le MEDEF

Nous attendons toujours des explications sur la caisse noire (caisse de secours mutuel), l'Epim, créée en 1972 pour venir en aide aux salariés et aux entreprises ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux. A l'époque, "1800 entreprises qui employaient 1,2 million de salariés ont cotisé à cette caisse à hauteur de 0,2 pour 1000 de leur masse salariale (0,4 pour mille à partir de 2001)". Au total, 290 millions d'euros ont été encaissés par l'UIMM, dont "170 millions ont été utilisés depuis 35 ans pour indemniser les entreprises". Restent 120 millions, qui une fois placés permettent d'arriver à un total de 600 millions... Source TF1/LCI

Nous ne parlerons même pas des retraites chapeaux, golden parachutes, stock options, jetons de présence, ...

Au fait, une grève générale, ça coûterait combien de tonnes équivalent pétrole économisées ?


Crédit et copyright dessin
Luz


Messe pour Soeur Emmanuelle, les pauvres sont heureux : Les politiques sont venus montrer leur émotion

La messe de requiem prévue à 15H00 en la cathédrale Notre-Dame de Paris en l'honneur de Soeur Emmanuelle, inhumée dans l'intimité ce matin à Caillan (Var), a attiré nombre d'anonymes et personnalités.

Etaient notamment présents sur le parvis de Notre-Dame Jacques et Bernadette Chirac, Bernard Kouchner, Jean Tibéri et son épouse, Jacques Delors, André Santini, Nathalie Kosciusko-Morizet, Michèle Alliot-Marie, Laurent Fabius, Laurent Wauquiez, Jean-Louis Borloo, Marek Halter, Nadine Morano, Alain Juppé, Gérard Larcher... Source le Figaro

Pour l'instant aucun communiqué ne nous a indiqué si les Etats ont décidé de mobiliser quelques millions d' € ou de $ pour les pauvres qu'elle aidait ... certainement un oubli ...

Il est vrai que le montant des créances douteuses des banques n'atteignent pour l'instant que .... 1400 milliards de dollars. Alors pour la misère, on se contentera de la "Journée Mondiale du refus de la misère" du 17 octobre. Il faudra donc attendre un an pour parler d'eux à nouveau.


Crédit montages
Bigoufakes
Le Blog du CHI

21 octobre 2008

Les belles légendes du libéralisme économique : "L'Etat Providence doit disparaître "

"Le capitalisme est un pari sur le mouvement : c'est de là que vient le progrès" a déclaré il y a quelques temps Alain MINC (qui semble être aujourd'hui le dernier à croire encore que le système a de beaux jours devant lui)

Alain MINC fait partie de ceux qui nous ont expliqué pendant des décennies que l'intervention de l'Etat devait se limiter strictement aux fonctions régaliennes. Il fait partie de ceux qui ont fustigé violemment l'Etat dit "Providence".

La liquidation de l'Etat Providence a été parfaitement réalisée par un dénommé George BUSH : "Paradoxalement, au cours de son premier mandat, cette Administration conservatrice affiche sa volonté de réformer le système de l’éducation et la sécurité sociale. Puis, en 2005, l’échec du plan de Social Security et les terribles conséquences de l’ouragan Katrina ont conduit à changer de plan. Au cours du deuxième mandat, la non-intervention du gouvernement fédéral est conçue comme une forme d’intervention. Au final, la « non-intervention » de la Federal Emergency Management Agency véhicule une nouvelle définition des liens entre l’État et la société civile. Loin du concept d’« État associatif », promu par Herbert Hoover et ses confrères républicains, l’Administration Bush a défini une nouvelle mission et de nouveaux objectifs pour le gouvernement fédéral : en matière de politique intérieure, la non-intervention doit devenir la règle ... / ... " Source CAIRN

Mais au fait, c'est quoi l’Etat-providence ?

Nous vous proposons quelques extraits de la définition de La Documentation française©

Au sens large, l’ensemble de interventions économiques et sociales de l’État Dans un sens plus restreint, uniquement l’intervention de l’État dans le domaine social, particulièrement à travers le système de protection sociale.

Cette conception s’oppose à celle de l’État-gendarme, limitant le rôle de l’État à des fonctions régaliennes (ex : justice, police, défense nationale) ... / ... La mise en place, en France, d’un État-providence développé s’est concrétisée par la création de la Sécurité sociale le 4 octobre 1945. Le système français de protection sociale conjugue aujourd’hui les dimensions d’assistance et d’assurance sociale afin de garantir contre les "risques" vieillesse, maladie, chômage et famille ... / ... Définition complète

Les libéraux ont eux même une définition de l'Etat providence. Opinion libérale sur l'Etat providence par Wikiberal

Les libéraux considèrent qu'il chasse et remplace les solidarités, isole les individus, développe l'assistanat, exclut les gens trop mal au fait de leurs « droits sociaux » et décourage les producteurs de richesse. En réalité, la société perpétue ainsi une vieille tradition de paternalisme qui remonte au Moyen Age, où le Seigneur se devait de protéger ses serfs, et la bourgeoisie du XIXe siècle, imprégnée de cette notion de charité, a consacré la tradition. L'individu est considéré comme un assisté, incapable de se prendre en charge.

Pour les libertariens, l'Etat-providence est la plus vieille escroquerie du monde, pratiquée dans le passé par tous les dominants et tous les pouvoirs. Elle consiste seulement à prendre l'argent des gens, et à le leur rendre "généreusement" un peu sous forme de protection, comme peut le faire n'importe quel parrain de la mafia ... / ...

La période actuelle ayant réduit les amoureux ou contempteurs du libéralisme économique au silence, il est toujours intéressant, voir amusant de relire ou faire relire ce que ceux-ci ont pu déclarer ... avant la crise financière

Discours de Tony Blair, Conseil national de l'UMP, 12 janvier 2008 :

... / ... Rendre l’Etat providence actif et non passif. Autrement dit, quand une personne doit, indépendamment de sa propre volonté, toucher une allocation, l’objectif doit être de retrouver un emploi et non pas d’alimenter sa dépendance vis-à-vis de cette allocation. Aider fait partie des responsabilités de l’Etat, s’aider soi-même fait partie des responsabilités de chaque individu.

L’équilibre entre travail et vie privée est la nouvelle frontière de l’Etat providence. L’aide que nous accordons aux femmes et aux hommes en matière de garde d’enfants, de congés de maternité et de paternité, d’aménagement des horaires de travail, dans notre monde moderne, il s’agit tout autant d’assurer le bon fonctionnement de l’économie que d’assurer le soutien des familles.

Le monde vit à l’heure d’une nouvelle politique industrielle, il ne s’agit pas pour l’Etat d’essayer de diriger les entreprises. Ma propre expérience m’a montrée que les gens d’affaires et pas les fonctionnaires sont les mieux placés pour diriger les affaires. Il s’agit en revanche d’investir dans les sciences, dans la création de petites entreprises, de créer le milieu dans lequel les entrepreneurs et les cerveaux se sentiront libres de réussir. Parce que lorsqu’ils réussissent, nous en profitons tous ... / ...

On se doit bien entendu de ne pas oublier l'inénarrable Michel GODET qui hantait il y a encore peu les plateaux de télévision pour nous abreuver de ses litotes ultra libérales (Il prétend avoir inventé : "travailler plus pour gagner plus")

Extraits du Chat du site de l'Institut Montaigne 24 mai 2007

M.Godet, selon vous quels sont les véritables risques auxquels est confronté le capitalisme mondial ? Et français ?

Le capitalisme mondial se porte bien, merci pour lui ! Nous vivons une extraordinaire "Belle Epoque" qui ferait rêver nos arrière-grands parents puisque, depuis 1900, l'espérance de vie a augmenté de 44 ans et qu'elle augmente partout dans le monde à l'exception de quelques anciens pays de l'Est ou africains où la société s'effondre, justement... faute de capitalisme moderne. Les limites proviennent des questions QUALITATIVES posées par le dévelopement durable et le viellissement des populations. Ce n'est pas l'argent qui fait le bonheur. "Le vrai riche est celui qui ne mange pas seul à table, comme on dit en Afrique, et la production de richesses qui ne soient pas productrice de lien social n'a pas de sens. Le le vrai sens du capitalisme, l'honneur du capitaliste qui a réussi, c'est l'économie du don. Comme le montre Bill Gates, qui ne fait d'ailleurs que redécouvrir l'Evergétisme de l'antiquité, où les riches se ruinaient pour l'intérêt général en construisant acqueducs et théâtres pour le bien du peuple.

Monsieur Godet, vous parlez toujours de l’audace de la réforme, franchement, vous trouvez audacieux d’aller faire des cadeaux aux riches ? Sarko, c’est l’audace de classe…

Un pays qui fait fuir ses riches est un pays qui s'appauvrit. Le patrimoine moyen des 1 à 2 Français qui quittent chaque jour la France pour échapper à l'ISF est de 2 millions d'euros. Les petits riches quittent désormais le pays... les grands riches sont déjà partis. Je me demande d'ailleurs si la réduction de inégalités constatée en France entre les 10% les plus riches et les 10% les moins riches ne vient pas... de ce que les plus riches sont partis! Les vrais libéraux, dont je ne suis pas, sont plutôt choqués du fait qu'on n'ait pas eu le courage de supprimer l'ISF, et qu'on exonère les droits de succession. L'objectif, c'est d'éviter la reproduction des inégalités d'une génération à l'autre, et de ne pas pénaliser l'accumulation de richesse permise par le travail.

Lorsqu'on sait que la quasi totalité des fortunes se font par ... l'héritage, on doit reconnaître que Monsieur GODET est ... impayable.

"Le capitalisme mondial se porte bien, merci pour lui ! Nous vivons une extraordinaire "Belle Epoque" C'est vrai puisque

Après qu'on ait appris que : La partie française du plan d’action européen de sauvetage du secteur bancaire sera dotée de 40 milliards d’euros destinés à la recapitalisation de ses banques, a annoncé Nicolas Sarkozy au cours d’une conférence de presse. La France va pour cela créer une société publique. Dans le même temps, le président de la République a indiqué que le montant destiné à la garantie des prêts des banques sera plafonné à 320 milliards d’euros. Source Investir

Nous apprenons que

Le Crédit Agricole recevra de l'Etat 3 milliards d'euros, BNP Paribas 2,55 milliards, la Société Générale 1,7 milliard, le Crédit Mutuel 1,2 milliard, les Caisses d'Epargne 1,1 milliard et les Banques Populaires 950 millions ... / ...

L'Etat ne compte donc pas entrer au capital des banques mais cette option n'est pas complètement exclue par la ministre de l'Economie, qui réaffirme "l'engagement, d'une nature distincte, de l'Etat à investir le cas échéant en capital si un établissement venait à connaître des difficultés majeures"... / .... Source Challenge

Furieux après l'Etat providence, les investisseurs ont fait connaître leur colère en réagissant vivement : "Les valeurs bancaires s'envolaient, mardi 21 octobre, après que le gouvernement a décidé de passer à la réalisation de son plan d'urgence. A 11h30 (9h30 GMT), Crédit Agricole (+12,63% à 11,77 euros) prenait la tête des valeurs du CAC 40, tandis que Société Générale grimpait de 9,01% à 47,89 euros et BNP Paribas de 7,83% à 59,19 euros, dans un marché parisien en rebond de 2,21%"

John Maynard Keynes donnait un conseil à ceux qui sont au fond du trou : "la première chose à faire c'est d'arrêter de creuser" Il serait temps de l'entendre. A moins que, les promoteurs du libéralisme économique ne prennent goût à un état providence qui sait, pour une fois, (pour leur plus grand plaisir) récompenser la spéculation et l'incompétence ?

Les déclaration de François FILLON le 7 octobre à l'Assemblée Nationale auront en tous cas fait leur miel "En cas de défaillance d’une banque, la "solution" consistera "à en prendre le contrôle, à démettre les dirigeants qui n’ont pas réussi et à les remplacer par des dirigeants qui auraient toute la confiance du gouvernement, à redresser cet établissement bancaire et à remettre les participations de l’Etat sur le marché lorsque les circonstances le permettront" et d'ajouter " Enfin, l’État n’a pas vocation à rester un actionnaire durable. Une fois l’entreprise redressée …" Source Assemblée Nationale

En Champagne, on doit déjà penser aux commandes à venir ... A la santé de l'Etat providence

20 octobre 2008

Nouveau et "amusant" : Participez activement ... à la crise financière avec le Crédit Agricole

Crise financière par ci, crise financière par là, de notre Président en passant par les chefs d'Etats et ministres concernés, tout le monde est sur le pont et essaye de rassurer les citoyens sur l'avenir du capitalisme et surtout sur ... leur avenir. Moraliser, refonder, contrôler, les termes fusent quasiment toutes les heures afin de justifier un système casino dans lequel les institutions financières mondiales détentrices des avoirs et de l'épargne de leurs clients se sont compromises les unes avec les autres.

Fichues Subprimes qui auront eu la peau d'un capitalisme beau et triomphant ? Que neni mon ami ! Les subprimes ne représentent qu'une partie de la perversion du système. En gros, ils représentent le sommet de l'iceberg et une ultime manipulation pour continuer à faire de l'argent à tout prix. Car, il ne faudrait pas oublier que l'endettement massif des particuliers dans de nombreux pays du monde, est le creuset maléfique dont les subprimes ne sont qu'un avatar.

Inventeurs du système : L'Amérique du Nord

Situation : Plus 133,6%. Telle est la hausse du montant de l'endettement total des ménages américains entre 1998 et 2007, pour atteindre le chiffre de 13.825 milliards de dollars. Sous l'ère Bush, de 2001 à 2007, la hausse est de 80%. Une envolée qui s'explique par la forte augmentation des crédits à la consommation (+80% en dix ans) mais aussi par l'engouement outre-Atlantique pour la propriété et le boom passé de l'immobilier. En 2007, le taux d'endettement moyen des ménages américains était ainsi de 140%, contre 68,4% chez les Français en 2006, selon la Banque de France Source JDN Economie

Et en Europe ?

Une étude du site Guide Rachats Crédits sur la période 2004-2005 est assez édifiante

Les ménages européens et particularité de leur endettement

Depuis 2002, on note une augmentation sensible de l'encours d'endettement des ménages européens. Le crédit est resté stimulé par la poursuite de la baisse des intérêts jusqu'en 2005. L'Irlande (30,6%) et la Grèce (28,5%) sont les deux pays où l'endettement des ménages a le plus augmenté. En Grèce, il s'agit plus d'un mouvement de rattrapage, les ménages irlandais sont eux plus endettés que la moyenne des ménages européens. Après la Grèce et l'Irlande, c'est en Espagne que la progression a été la plus vive.

Aux Danemark et au Pays-Bas, l'encours d'endettement des ménages représente désormais plus de deux années de revenu disponible brut en moyenne, dans un contexte de très faible croissance de la production et des revenus. La croissance de l'encours s'est ralentie au Portugal. En Allemagne l'encours d'endettement des ménages est resté stable ces dernières années, mais il reste supérieur à la moyenne européenne.

Les français ont accru leur endettement à un rythme comparable à la moyenne européenne, mais le niveau de cet endettement reste inférieur à celui observé dans la majorité des pays quand on rapporte au revenu disponible brut ou au nombre d'habitants. Voir le détail pays par pays

Nous vous donnons pour la forme le détail du Royaume Uni où tout le monde trouve "extraordinaire" la réaction de Gordon BROWN :

ROYAUME-UNI
- le crédit hypothécaire ne donne plus droit à une réduction d'impôts depuis 1999.
- l'encours du crédit hypothécaire a moins augmenté en 2004.
- la plus grande partie des prêts hypothécaires est à taux variable.
- augmentation des taux d'intérêts par la Banque d'Angleterre en 2004, la prudence est préconisée en matière de crédit.
- les crédits à la consommation non garantis ralentissent.
- les crédits hypothécaires à la consommation ont un développement rapide (beaucoup de ménages ont tiré partie de la valorisation de leur bien immobilier pour obtenir des crédits supplémentaires).
- il existe des prêteurs sur gages, des prêteurs à domicile et des prêteurs "jour de paie": pour des crédits non garantis.

En ce qui concerne notre beau pays, si tout le monde a les yeux braqués sur les quelques 600 millions d'€ perdus par une équipe de traders de la Caisse d'Epargne, banque mutualiste au demeurant, il ne faudrait pas oublier que ce n'est pas la première banque mutualistes à se retrouver confrontée à des difficultés dans le domaine des actifs "toxiques" ou "pourris".

Souvenez-vous : Le 13 mai 2008, Le Crédit agricole annonçait dans un communiqué, son projet de lancer une augmentation de capital de 5,9 milliards d'euros, pour faire face à la crise des subprimes qui lui avait coûté plus de 1,2 milliard d'euros au premier trimestre 2008 ... / ...
Source Le Monde

Outre le fait qu'on doit s'étonner que les entreprises mutualistes (ou entreprises de l'économie sociale) puissent aller à l'encontre des thèmes de bonne gouvernance qu'elles prêchent, on est en droit de se demander, dans les circonstances actuelles, comment le Crédit Agricole peut lancer à grand renfort de publicité télévisuelle une vraie carte de crédit ?

Outre le matraquage télévisuel, le Crédit Agricole a créé un site Web sur lequel une vidéo qui se veut décalée et destinée à faire du buzz, vous présente sa nouveauté sur un ton mi "crétin" mi "racoleur" façon "Daily Planet" le journal de Metropolis (cher à notre ami Clark KENT alias Superman)



Extraits du site Web consacré à cette nouvelle carte :

La banque crédit agricole a lancé la carte de crédits Double action qui est une carte de paiement spécial puisqu’elle permet au consommateur de choisir,au moment du paiement chez un commerçant,de payer au comptant/cash ou de payer à débit différé/à crédit.

La carte de crédit Double action du crédit agricole possède aussi cette option “comptant ou crédit au niveau des retraits d’espèces aux distributeurs automatiques. L’organisme financier crédit agricole veut fournir à l’ensemble de ses clients cette carte de crédit double action à l’américaine(credit card):une réserve d’argent ou crédit revolving à fort taux d’intérêt(en moyenne 10 % teg l’an) est disponible en permanence pour le client/emprunteur ... / ...

Taux Effectif Global annuel révisable, fonction de votre situation personnelle : 17.50 % maximum au 1/10/2008 ... / ...

La carte double action vous permet de payer comme vous le souhaitez : au comptant ou à crédit (en France, dans les distributeurs et magasins spécialement équipés et hors vente à distance). Cela vous permet de piloter votre budget en toute liberté et sécurité ! La carte est associée à votre compte de dépôt et à une ouverture de crédit. Sont donc signés deux contrats : un contrat carte et un contrat de crédit à la consommation utilisable par fractions et renouvelable.

"L’organisme financier crédit agricole veut fournir à l’ensemble de ses clients cette carte de crédit double action à l’américaine" vous avez bien lu !!!

Pour qui "fouille" un peu à l'intérieur du site, on peut lire dans la rubrique

"Questions/Réponses"

Puis je retirer de l'argent à crédit ?

Oui, vous pouvez aussi choisir dans les distributeurs de billets, spécialement équipés, de retirer de l’argent au comptant ou à crédit. Si vous choisissez la fonction crédit, l’argent sera prélevé sur votre ouverture de crédit.


Quel sera le montant de mon ouverture de crédit

Le montant de l’ouverture de crédit est déterminé en fonction de votre situation personnelle par votre conseiller. Ce montant est adapté à vos besoins et à votre capacité de remboursement. ... / ...


Qu'est ce qu'une ouverture de crédit renouvelable ?

Il s’agit d’un crédit à la consommation d’un montant déterminé qui est utilisable par fractions. Ce montant de crédit disponible diminue à chaque utilisation et se reconstitue automatiquement à chaque remboursement ... / ...


Alors, me direz-vous, "A quoi peuvent bien servir les milliards quotidiennement injectés dans les banques si celle-ci continuent imperturbablement à pousser en avant un système que les économistes et les politiques jugent suicidaire ? "

"Qu'adviendra t-il des possesseurs de ces cartes à l'américaine une fois confrontés à un chômage durable ou un problème à caractère personnel (divorce, dépression, ...) ?"

Ce sont des questions et des bonnes ...

Sources crédits et copyright
Crédit Agricole