21 mai 2010

Lundi de pentecôte férié : Fin de la raffarinade pour les personnes dépendantes !

Souvenez-vous, c'était en 2005 ...

Après la catastrophique gestion de la canicule de l'été 2003 qui avait provoqué la mort de 15 000 personnes, Jean Pierre Raffarin décidait de régler le problème de la dépendance en supprimant un jour férié : Le lundi de pentecôte.

Et le spécialiste de la "France d'en bas" d'annoncer que : " la mesure était censée rapporter 2 milliards d'euros par an"

Fonctionnement

" En contrepartie d'un jour de production en plus, les entreprises devaient en effet verser des cotisations sociales supplémentaires, qui viendraient alimenter une branche de la sécurité sociale créée pour l'occasion " Toutefois, cette mesure avait provoqué " ... / ... un très fort vent de protestation, qui avait obligé Jean-Pierre Raffarin à laisser la porte ouverte à d'éventuels aménagements." - Source L'Expansion

Que reste t-il, à quelques jours du lundi de pentecôte, du projet de celui que certains ont baptisé " le phénix du Haut Poitou (Canard Enchaîné) et d'autres le "Lao Tse français", en référence à son amour immodéré pour la Chine (voir : « un temps de yin, un temps de yang, voilà le tao » sur son blog ou son blog entièrement rédigé en Mandarin et réalisé par : Phoenix New Media Inc ! ça ne s'invente pas !



Et bien, à vrai dire, pas grand chose puisque :

" La date de la journée de solidarité peut être librement choisie par chaque entreprise. La publication de la loi au Journal officiel vient clore le chapitre du lundi de Pentecôte travaillé qui perturbait employeurs et salariés depuis sa mise en place ... / ... " Ecrit l'Express dans sa rubrique L'entreprise

Il faut dire que cette idée lumineuse avait fait polémique et pas simplement auprès des villes qui organisaient des ferias.

En effet, bien que le gouvernement ait assuré, que les sommes récoltées étaient bien dépensées ou mises de côté pour les personnes dépendantes : " ... / ... des associations s'occupant de personnes fragilisées et l'AD-PA (directeurs de maisons de retraite) ont soulevé une nouvelle polémique il y a deux ans, accusant l'Etat de "détourner" des crédits de la caisse pour l'autonomie afin de combler le déficit de la Sécurité sociale ... / ... "

Pascal Champvert, président de l'AD-PA, ajoutant de son côté que ces crédits : " ... / ... ne sont toujours pas dépensés intégralement et sont affectés à d'autres fins". Les crédits disponibles "doivent être utilisés dans l'urgence à l'aide aux services à domicile pour les personnes âgées, à bout de souffle", juge-t-il, en appelant aussi à la création d'un "cinquième risque" de protection sociale consacré à la dépendance (après maladie, accidents du travail, vieillesse, famille) ... / ... " - Source AFP/Google

Justement, le "cinquième risque" c'était une des promesses du candidat Sarkozy !

Abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy: La dépendance

" Je souhaite ensuite mettre en oeuvre une grande politique de la fin de vie. Je veux que, dans la manière dont notre société prend en charge les personnes très âgées et lutte contre leur solitude, nous soyons un exemple de civilisation. Je lancerai un plan de prévention et de recherche sur les maladies de la vieillesse, notamment la maladie d’Alzheimer. Je créerai une cinquième branche de la protection sociale pour consacrer suffisamment de moyens à la perte d’autonomie et garantir à tous les Français qu’ils pourront rester à domicile s’ils le souhaitent. Je veux enfin que chacun puisse prendre un congé rémunéré pour pouvoir s’occuper d’un proche en fin de vie.

Je veux que la France soit un modèle dans la prise en charge des personnes âgées et dépendantes. L’honneur d’une civilisation, c’est la manière dont elle s’occupe des plus fragiles d’entre nous : la petite enfance, les personnes handicapées, les malades, les personnes âgées.

Je veux créer une cinquième branche de la protection sociale pour prendre en charge la dépendance. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que nous devons créer, dans notre organisation administrative et sociale, un organisme dont le but sera de préparer notre pays au défi de la dépendance, et de veiller à ce que, sur tout le territoire, de manière égale, il existe les structures suffisantes pour prendre en charge les personnes en perte d’autonomie. Cet organisme aura des ressources spécialement affectées. C’est la seule manière de garantir que nous consacrons assez d’argent à cet enjeu ... / ... "

Cette "cinquième branche" devait, d'ailleurs : " faire l'objet d'un projet de loi dès 2008"

Seulement, crise financière + crise économique + caisses vides = Début 2010, le président a indiqué que le dossier ne serait abordé "qu'une fois la réforme des retraites achevée".

Oui, mais comment financer cette "cinquième branche" alors qu'on s'apprête à tailler dans toutes les dépenses sociales ?

C'est le "challenge" du député (UMP) Denis Jacquat, rapporteur de la loi instituant la journée de solidarité. Celui-ci se fixe pour horizon " le 1er trimestre 2011". "De nouvelles ressources sont nécessaires, fonction du niveau de prestations souhaitable"cette journée constitue "une source financière complémentaire et n'est pas remise en cause", d'après lui ... / ... " - Source AFP/Google


Dans la mesure où le gouvernement s'oppose à toute augmentation des impôts ou cotisations comme il nous l'a fait savoir pour le financement des retraites, il y a fort à parier que celui-ci va nous concocter ... une nouvelle taxe qui, comme tout le monde le sait, n'est pas un impôt ...

Et pourquoi pas reprendre l'idée de Guy Mollet en 1956, lorsque les finances publiques françaises étaient à sec et que celui-ci cherchait à financer un revenu minimum pour toutes les personnes âgées de plus de 65 ans ! Et décidait de créer un nouveau « Fonds National de solidarité » basé sur l'automobile ...

Après tout : " 2,3 milliards d'euros (soit 15 milliards de Franc), c’est ce que rapportait la vignette auto... / ... " - Source Sauvegarde des retraites

Et puis en ces temps de Grenelle "flamboyant"de l'environnement, la voiture c'est passé de mode ... Communicants gouvernementaux pourquoi ne pas reprendre comme slogan le nom d'une émission de France Culture : "A chaque automobiliste son vieillard" ... de la France d'en bas ...


Crédit et copyright photos
LC secrétaire assistante indépendante
Jean-Pierre Raffarin
TF1/LCI

20 mai 2010

Thrombine : L'additif "Colle à viande" auquel vous avez (pour l'instant ) échappé ?

Comment continuer à faire consommer plus de viande à des gens dont le pouvoir d'achat s'amoindrit faute de salaires convenables ?

Voilà la question à laquelle la Commission européenne croyait tenir une réponse.

Celle-ci avait pour "joli" nom : "Thrombine" et avait la particularité de permettre de produire de la viande agglomérée !

" La stabilité des prix est très utile pour la croissance économique et l’emploi… " prétend la BCE dans une brochure destinée au élèves.

Cette stabilité est d'ailleurs, selon Jean-Claude Trichet, applicable aux salaires, qui ne doivent surtout pas augmenter : "Jean-Claude Trichet a par ailleurs haussé le ton sur les risques d'inflation issues des salaires, en déclarant que la BCE, placée en "alerte totale", étaite prêt à agir "de façon préventive" pour éviter tout risque de dérapage des prix via "des effets de second tour" - Source Challenge

Coût de l'opération : Si les prix sont "stables", les citoyens de l'Union européenne ont de plus en plus de difficultés à acheter les produits qui leurs sont proposés !

C'était sans compter sur la Commission européenne qui, probablement travaillée au corps par des lobbies, souhaitait nous faire manger de la viande agglomérée. Ce projet était soumis au vote du parlement.

" ... / ... L''exécutif européen proposait d'autoriser la thrombine, une enzyme d'origine bovine ou porcine, dans la fabrication de produits carnés. Juste avant le vote, le commissaire chargé de la Santé, John Dalli, avait argumenté que l'autorisation de cette "colle" ne visait qu'à "clarifier la situation": la Commission souhaitait que la présence de l'enzyme soit obligatoirement mentionnée sur l'étiquette des produits carnés concernés.

Elle voulait de plus harmoniser les législations nationales, la thrombine étant déjà autorisée dans certains Etats membres comme "élément d'aide à la fabrication" et non comme "additif alimentaire". En outre, avait fait valoir M. Dalli, la thrombine aurait permis de mettre sur le marché des produits carnés "moins chers", puisqu'issus de morceaux de viande bas de gamme, ce qui au final aurait été "à l'avantage des consommateurs les moins aisés ... / ... " - Source LSA

Donc, selon le bon Monsieur Dalli, l'introduction de cette "saloperie" avait avant tout un but social ! Hé, les moralistes, sachez que : "quand on a faim on mange" ... sans se poser de question !

Il s'est tout de même trouvé 370 députés européens (soit une voix de plus que la majorité nécessaire ) pour refuser l'autorisation d'usage de cette "colle" qui est une enzyme issue de sang de bœuf ou de porc, dans la fabrication de produits carnés sous forme d'agglomérat !

Pour l'anecdote, 262 parlementaires étaient d'accord pour vous faire consommer cette horreur ! - Source Le Monde

Parole de Slovar : Si nous trouvons la liste des 262 parelementaires, nous nous ferons un plaisir de la publier !

Extrait du communiqué du parlement européen

" ... / ... Les députés se sont notamment appuyés sur un règlement européen de 2008 qui définit les conditions d'autorisation des additifs alimentaires dans l'UE : leur utilisation ne doit pas être susceptible d'induire le consommateur en erreur et ils doivent présenter un avantage ou un intérêt particulier pour le consommateur (meilleure préservation de la qualité nutritive des produits, amélioration de la capacité de conservation, etc.) Deux conditions qui ne sont pas remplies par la thrombine, selon les partisans du veto.

La proposition initiale de la Commission prévoyait l'étiquetage obligatoire pour les produits reconstitués avec de la thrombine, ainsi que l'interdiction de son utilisation dans les restaurants. Mais les députés ont considéré que ces mesures n'excluraient pas la possibilité de donner à penser aux consommateurs qu'ils achètent des produits à base de viande non reconstituée. Le Parlement a ainsi exercé son droit de veto, selon la procédure dite de "réglementation avec contrôle", qui permet aux élus de rejeter les mesures d'exécution de la législation européenne proposées par la Commission.

Fort bien ! Mais c'est à la fin du communiqué que tout se gâche !

Les autorités nationales restent néanmoins compétentes pour décider de l'autorisation de la thrombine en tant que substance destinée à la simple transformation des aliments ("auxiliaire technologique") et non à la consommation en tant que telle "- Source Parlement Européen

Oui mais, diront les français : Y a pas de ça chez nous ! "

Et bien, il semble pourtant que les industriels aient approché la France il y a moins de 10 ans sur ce sujet . En effet, nous avons trouvé au cours de nos recherches un document sur l'utilisation de la Thrombine dans les produits carnés sur le site de l'AFSA. Ce document est daté du 9 mai 2001 et signé par un dénommé : Martin HIRSCH

" ... / ... L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a été saisie le 14 mars 2000 d'une demande d'avis relative à une demande d’autorisation d’emploi de thrombine dans divers produits de viandes et poissons. Après consultation du groupe de travail « Biotechnologie » de la section de l’alimentation et de la nutrition du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, le 4 avril 2000, de la Commission de technologie alimentaire, le 9 juin 2000, et du comité d’experts spécialisé « Biotechnologie », placé auprès de l’Afssa, le 23 novembre 2000, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a rendu l’avis suivant : ... / ...

1- le dossier contient des informations documentées relatives à l’appréciation de la sécurité du produit ;
2- ces données devraient être reconsidérées d’une part si l’infectiosité relative aux ESST était démontrée dans le sang et le muscle des bovins, quelle que soit leur origine, et d’autre part si la susceptibilité des porcs à l’agent de l’ESB après exposition par voie orale était rapportée ;
3- compte tenu de ces éléments, l’utilisation de cette préparation enzymatique d’origine bovine et porcine, si elle était autorisée, devrait être appréciée au regard de son réel intérêt technologique par rapport aux techniques alternatives actuellement utilisables : utilisation de saumure associée à un traitement thermique et mécanique (pour les produits cuits), emploi d’autres agents liants (enzyme, alginate de calcium, albumine, carraghénanes, par exemple) ;
4- en tout état de cause, il conviendrait que cette préparation enzymatique satisfasse aux exigences de l’arrêté du 5 septembre 1989.

La thrombine serait selon Le Parisien : "Interdite dans les restaurants".

Pour le reste, une petite communication, à ce sujet, de la part des ministères de la Santé et de l'Agriculture français nous intéresseraient ...


Crédit photo
Raphael Vuitton
Afsset

19 mai 2010

Retraites : Le MEDEF propose de rendre "obligatoire" la capitalisation individuelle !

Le MEDEF propose de rendre "très incitatif, voire obligatoire" une part de capitalisation dans la retraite des salariés français. Ecrit La Tribune

Ce n'est pas vraiment une surprise, puisqu'hier, nous vous faisions part de l'opportun sondage commandé par par le "Cercle des épargnants" qui affirmait que les français étaient "majoritairement d'accord" pour introduire un pilier de capitalisation individuelle pour sauver leur système de retraite.

Extrait : "... / ... Concernant le financement, les deux tiers (66 %) estiment que "le risque de faillite du système est réel dans les années à venir" et surtout : " ... / ... 53 % des Français déclarent épargner pour financer leur retraite. ... / ... Parmi les Français qui n’épargnent pas en vue de la retraite, 56 % souhaiteraient le faire contre 60 % en 2009 " .../ ... "

Alors, après avoir semé la "panique" chez les salariés, il est maintenant nécessaire de leur vanter la formidable opportunité de ces futurs fonds de pension à la Française !

En mai 2008 nous écrivions, dans un article publié sur Bellaciao : "... / ... La programmation de l’allongement de la durée de cotisation va pousser un certain nombre de cotisants à se poser des questions … que les assureurs souhaitent les voir se poser.

... / ... Que va t-il alors se passer pour un salarié sans emploi de 57 ou 58 ans qui devrait attendre d’avoir 65, 66 ou 67 ans pour faire valoir ses droits ?


Et bien, s’il a eu les moyens ou l’opportunité de constituer une épargne retraite personnelle ou par son entreprise, il pourrait décider de faire l’impasse sur les dernières années de cotisation et compléter sa minoration de pension par l’épargne retraite capitalisée
... / ... "

Ce qui dans ce cas, arrangerait le gouvernement qui pourrait s'en emparer pour justifier un gel des pensions et ... permettrait aux établissements financiers de récupérer, une partie de l'épargne de précaution des français, qui refusent de placer leur argent en bourse !

C'est justement cette épargne que ciblait le sondage du "Cercle des Epargnants" Plus vive que l'éclair, Laurence Parisot s'est ruée sur les micros pour "hurler sa douleur" rien qu'à l'idée que le gouvernement puisse : "toucher à l'épargne longue" affirmant que ce : " sera désastreux pour l'économie" et de proposer : " l'émergence d'un « mix » entre retraite par répartition et retraite par capitalisation"

En clair, Laurence Parisot si bouleversée par l'idée d'une "attaque" sur l'épargne longue, suggère d'y a jouter une nouvelle forme d'épargne beaucoup plus longue : La capitalisation retraite

" Nous devons aujourd'hui nous demander comment mettre en place, en plus de ce que nous pourrions garder du système par répartition, un nouveau dispositif très incitatif, voire obligatoire, de système par capitalisation », a défendu Laurence Parisot hier. Lundi, en conseil exécutif du Medef, « beaucoup estimaient que c'était probablement la seule voie, pas simplement raisonnable, mais réaliste », a-t-elle poursuivi, allant ainsi un cran plus loin que lors de ses précédentes déclarations "

Et d'ajouter : "De nombreuses pistes sont sur la table : produits nouveaux, durée de détention de l'intéressement et de la participation, abondement supplémentaire des employeurs, simplification des dispositifs pour les PME, sortie en rente ou en capital, sécurisation fiscale des dispositifs… Citant les exemples du Chili, de la Suède ou de l'Allemagne, Laurence Parisot a vanté les « vertus » de la capitalisation, qui « crée des richesses et n'en ponctionne pas », estimant que, « sur le long terme, l'évolution des marchés est toujours gagnante "

Et bien parlons en du Chili où ce système à été mis en place par le "sémillant" Augusto Pinochet !

Le Monde Diplomatique nous expliquait la situation des retraités en décembre 2008

" ... / ... En apparence, le Chili réunissait les conditions optimales pour faire la preuve de la supériorité de la capitalisation. Pourtant, les Chiliens réalisent aujourd’hui que les AFP ne sont pas en mesure de tenir leurs promesses.

Des millions d’entre eux percevront au moment de leur départ en retraite des sommes infimes (de 8 à 16 euros par mois), quand le salaire minimum est de 135 000 pesos (156 euros).


Que s’est-il donc passé ?

Depuis 1981, à l’exception des 3,8 % de Chiliens qui parvinrent à conserver leur ancien régime par répartition (parmi eux, les militaires et les policiers) et des 3,5 % cotisant à la caisse des indépendants, l’ensemble de la population active est obligatoirement affiliée à un régime par capitalisation. Cependant, le marché de l’emploi est devenu si précaire que seuls 11 % des salariés parviennent à effectuer des versements sur une base mensuelle.

Les statistiques communiquées par les AFP elles-mêmes démontrent qu’en moyenne les deux tiers des assurés ont cotisé moins d’un mois sur deux ; la moitié, moins d’un mois sur trois ; et un tiers, moins d’un mois sur cinq.


Dans les mégapoles des pays émergents, la frontière entre secteurs d’activité formels et informels est de plus en plus floue. Des millions de travailleurs alternent contrats de courte durée et périodes de chômage ou de travail indépendant, en attendant un emploi plus stable. ... / ... Dans un tel contexte économique et social, un système prévisionnel reposant sur l’hypothèse d’une manne générée par les intérêts capitalisés de l’épargne salariale ne pouvait se maintenir.


Après avoir entendu les critiques et recueilli les propositions émanant entre autres de l’opposition de gauche, la présidente Michelle Bachelet décidait, au début de 2008, d’instaurer un « filet de sécurité » garanti par l’Etat : une allocation publique de solidarité d’un montant de 120 euros par mois, équivalant à 60 % des revenus salariaux les plus modestes, et un complément alloué aux bénéficiaires des AFP recevant des prestations inférieures à 315 euros ... / ... "


Conséquence, au Chili, l'application de la capitalisation " laisse sans revenu les deux tiers des retraités ... / ... "

L’économiste Philippe CREVEL que nous citions hier, nous rappelait que la France a connu la capitalisation retraite. Il en parlait en ces termes : " La faillite de rentiers durant la crise des années trente et la suspicion à l’encontre du capitalisme à la fin de la seconde guerre mondiale créaient un climat favorable à la répartition … / … " tiens donc !

Les fonds de capitalisation retraite nous expliquent leurs thuriféraires seront stables et participerons à l’activité économique du pays.

Comment peut on affirmer ceci, alors que les pays de la zone Euro, n'arrivent pas à lutter contre la spéculation et prouvent leur incapacité à "réformer" le capitalisme !

Qui nous prouve que la situation décrite récemment par l'OCDE ne se reproduira pas ? : "... / ... En raison de la forte baisse des Bourses en 2008, "les fonds de pension ont vu la valeur de leurs investissements reculer de 23% en 2008, soit de quelque 5.400 milliards USD au total dans les pays de l’OCDE" - Source CGT Cognac

De quelle façon seront gérés ces fonds ?

En effet, il est assez illusoire de penser que l'attitude de leurs gestionnaires sera orientée vers l'éthique ou le bon fonctionnement de l'économie de proximité. Car, ne l'oublions pas, lorsqu'il faut servir des pensions sur une longue durée, les rendements doivent être élevés ! Et croyez bien que ce n'est pas avec des placements dans les PME ou le micro crédit qu'on va chercher des rendements à 2 chiffres !

Certains rappelleront à Madame Parisot que l'épargne retraite par capitalisation existe déjà en France (voir ci-dessous) !

Oui, mais elle est exclusivement basée sur le volontariat et se situe bien loin de ce représenterait le pactole d'une obligation de cotisation privé ... que les banquiers et les assureurs se feraient un plaisir de gérer !

Il va s'en dire que ceux qui feraient remarquer que Laurence Parisot est administratrice de la BNP, qu' Ariane Obolenski, membre du bureau du conseil exécutif du MEDEF est également directrice générale de la Fédération Bancaire Française, elle même adhérente au MEDEF et que le "gentil" Xavier Bertrand qui déclarait il y a quelques heures :

" Le mot «capitalisation» fait sursauter, mais chez nous, il n'y a pas un système de fonds de pensions à l'anglo-saxonne. L'épargne-retraite existe en France depuis longtemps. Elle s'appelle l'assurance-vie. Le problème, c'est qu'elle n'est pas forcément affectée à la retraite.... / ... On ne doit pas avoir peur d'aborder la question de l'épargne-retraite à l'occasion de cette réforme" ... est assureur de métier, font fausse route !

Car, comme l'affirme Laurence Parisot qu'on peut lire dans La Tribune : " c'est quelque chose d'extraordinairement efficace et rassurant " ...

18 mai 2010

Retraites : Comment les assureurs "préparent" les français aux fonds de pensions !

Même si les assureurs assument depuis très longtemps leurs actions de lobbying, il en est qui paraissent plus insidieuses que d'autres.

Ainsi ce matin on peut prendre connaissance d'un sondage commandé par le "Cercle des épargnants" concernant : "Les Français et la Retraite"

Ce sondage affirme, entre autre, que : "... / ... Concernant le financement, les deux tiers (66 %) estiment que "le risque de faillite du système est réel dans les années à venir" et surtout : " ... / ... 53 % des Français déclarent épargner pour financer leur retraite. ... / ... Parmi les Français qui n’épargnent pas en vue de la retraite, 56 % souhaiteraient le faire contre 60 % en 2009 "

En clair : Les français seraient prêts à accepter le principe d'un pilier de capitalisation pour s"assurer une retraite convenable !

Et même s'il ne faut pas oublier que la capitalisation individuelle est liée à la capacité d'épargne de chacun et permet essentiellement aux plus aisés de ne pas se soucier de la minoration de sa retraite en cas de départ avant d'avoir le total de ses annuités. Il est vrai que le catastrophisme dont font part gouvernement et économistes, ces dernières semaines, donne à penser qu'il va falloir épargner individuellement.

Et dans la mesure où le Président de la République refuse toute augmentation des cotisations ou impôts ... On commence à rêver tout éveillé chez les assureurs !

C'est justement le moment que vient de choisir "Le cercle des Epargnants" pour sortir son sondage : "Les Français et la Retraite (CSA-CECOP)" Avec Generali, le Cercle des Epargnants a présenté sa huitième étude, les Français et la Retraite"réalisée par CSA et le CECOP dans le cadre d’une conférence de presse le 18 mai 2010"

Que dit ce sondage, repris par Le Monde

" ... / ... D'après cette enquête, 54 % des Français pensent qu'il faudra, "d'ici une dizaine d'années", reculer l'âge légal de la retraite de 60 à 65 ans, 43 % y étant hostiles et 3 % ne se prononçant pas ... / ... Concernant le financement, les deux tiers (66 %) estiment que "le risque de faillite du système est réel dans les années à venir", alors que 28 % trouvent qu'on "exagère les difficultés" (6 % ne se prononcent pas). Sur le plan des mesures à prendre, le recul de l'âge légal de la retraite de 60 à 62, ans sauf pour les métiers pénibles, est jugé nécessaire par 64 % des personnes interrogées (contre 34 %).

57% se résignent à l'allongement de 41 ans à 43 ans et demi de la durée des cotisations (contre 41 %). Une augmentation des cotisations patronales et salariales n'est jugée nécessaire que par une petite majorité (50 % contre 43 %) ... / ... "

Mais au fait, qui est : "Le Cercle des Epargnants" ?

L'association est domiciliée 11, boulevard Haussmann 75009 Paris au beau milieu du "quartier des assureurs"

" Le Cercle des Epargnants, issu de l’Association Générale pour l’Assurance et la Prévoyance (AGAP) créée en 1950, est présidé par Jean-Pierre Gaillard, journaliste économique à LCI et à France Info. Le Cercle des Épargnants supervise plus de 210 contrats de groupe (essentiellement des contrats Madelin) et cinq plans d’épargne retraite populaire. A ce titre, le Cercle est enregistré auprès de l’Autorité de Contrôle des Assurances et des Mutuelles comme Groupement d’Épargne Retraite Populaire. Elle assure des fonctions de contrôle et d’information auprès de tous ses adhérents ... / ... " peut-on lire sur leur site

Jean-Pierre Gaillard ? Mais si, vous savez, celui que Libération décrivait comme celui qui : " scande comme un métronome les cotations, sur les ondes et les écrans" et son célèbre : " En direct de la Bourse de Paris" qui eu un temps sa marionnette au Guignols de l'Info de Canal+

Il est à noter que le site du "Cercle des Epargnants" est également accessible par l'adresse "alias" : http://www.agirpourmaretraite.com/ dont il est propriétaire du nom de domaine. Et que "Agir pour ma retraite" est également le nom d'une "Lettre" et d'un blog édités par Philippe Crevel, le Secrétaire général du même "Cercle des Epargnants"

Il est d'ailleurs amusant de noter que Philippe Crevel, sur son site, indique habiter : 7, Bd HAUSSMANN 75009 PARIS. Adresse qui correspond à celle de la compagnie d'assurances GENERALI : "dont le siège social est situé au 7/9 Bd Haussmann 75009 Paris" comme l'indiquent les mentions légales de leur site

Sur le Blog "Agir pour ma retraite", on peut lire un copier/coller d'un article du Figaro du lundi 10 mai 2010, sous le titre suivant : " Xavier Betrand ne condamne pas la capitalisation "

"Le mot «capitalisation» fait sursauter, mais chez nous, il n'y a pas un système de fonds de pensions à l'anglo-saxonne. L'épargne-retraite existe en France depuis longtemps. Elle s'appelle l'assurance-vie. Le problème, c'est qu'elle n'est pas forcément affectée à la retraite. Les produits peuvent-ils être plus simples et plus attractifs ? Je le crois. On ne doit pas avoir peur d'aborder la question de l'épargne-retraite à l'occasion de cette réforme"

Et découvrir un lien vers la lettre "Génération Responsable" éditée par le "Cercle des Epargnants" (mai 2010) et dont l'édito est signé Philippe Crevel, le texte suivant (en page 2) :

"Halte à la désinformation" : Il est fréquemment écrit et dit que les bénéficiaires de retraite par capitalisation ont été les principales victimes de la chute des cours des actions et heureusement que la France a maintenu son régime par répartition. Or, c’est oublier un peu vite que les gestionnaires de pensions par capitalisation sécurisent progressivement, en fonction de l’âge des bénéficiaires, l’actif en privilégiant les valeurs obligataires et monétaires. En outre, sans la garantie de l’Etat avec plus de 10 milliards d’euros de déficits, les régimes par répartition ne pourraient pas verser les pensions calculées au moment de la liquidation. Preuve que la répartition n’est pas à l’abri, le plan de rigueur de la Grèce ne prévoit-il pas un report de l’âge légal et une diminution de certaines retraites ?

Si ça ne s'appelle pas de la propagande pour la capitalisation et les fonds de pension, que les assureurs sont tout prêts à mettre ne place, nous voyons pas comment ça s'appelle !

Au fait, il faut savoir que Philippe Crevel du "Cercle des Epargnants, a : " ... / ... publié, en février 2009, un guide sur la retraite chez Solar qui présente tout à la fois les grands enjeux auxquels est confronté notre système d’assurance-vieillesse et qui comporte des solutions pratiques pour améliorer le montant de sa pension"

Et : "Depuis 2007, est conseiller auprès de la direction générale de Generali et " représentant de Generali au sein de la Commission "développement durable" de l’Association Française de l’Assurance (AFA) " CV de Philippe Crevel

Mais, il n'y aura probablement que des "malfaisants " et les spécialistes de la "théorie du complot" pour penser qu'un sondage commandé par une association "faux nez" d'un assureur ne soit pas impartial ...


Crédit illustration
Stoon




17 mai 2010

Le cheval est-il le meilleur ami de l'homme ... soumis à l'ISF ?

C'est une des question que l'on peut se poser, au moment, où la direction générale des finances publiques vient d'annoncer les dates limites de dépôt des déclarations d'ISF.

Dans cette période d'austérité ou plutôt "sérieuse" pour faire plaisir au gouvernement, la presse économique et financière a déja sortit ses dossiers : "Comment réduire votre ISF". Ou plus exactement, comme le clame La Tribune : " ... / ... Vous trouverez dans ce dossier, le pas-à-pas pour ne pas trop débourser. Avec toutes les astuces de nos experts en fonction de votre profil ... / ... "

Aux grincheux qui feraient remarquer qu'il est anormal que perdurent de nombreuses astuces permettant aux plus gros patrimoines de minorer leur impôt au momement où on s'apprête à "couper" dans les aides sociales, le Président déclare : la reprise est là ! .. / ... nous sortirons sans doute plus rapidement et plus vigoureusement de la crise que l’Allemagne, voulait-il croire lundi. Dès lors, les mesures de soutien au pouvoir d’achat, qui "ont parfaitement rempli leur office" au plus fort de la crise, ne s’imposent plus... /... " - Source France Soir

Discours bien reçu par les français puisqu'ils sont : " Soixante-quatre pour cent des Français à avoir le sentiment que la politique menée par le gouvernement de François Fillon est "une politique de rigueur", selon un sondage OpinionWay publié samedi dans Le Figaro. ... / ... 35% pensent le contraire, d'après le sondage ... / ... " - Source AFP/Google

Et pourtant, le gouvernement a très récemment fait montre d'un belle solidarité avec les français !

" Baisser le salaire des ministres en France, à l'instar de ce que vont faire l'Angleterre, l'Irlande et le Portugal ? " La question ne se pose pas", tranche-t-on désormais à Matignon ... / ... Dans Le Journal du dimanche publié samedi, des ministres (Christine Lagarde, Rama Yade, Valérie Pécresse et Bruno Le Maire notamment) s'y sont pourtant dits prêts par souci d'exemplarité et de solidarité avec les Français frappés par la crise et la rigueur. Mais les opposants à cette proposition « démagogique » sont aussi nombreux (à commencer par Eric Woerth, François Baroin et Georges Tron) et ont vite eu gain de cause. Pour asseoir son propos, Eric Woerth rappelle que le salaire des ministres est lié à l'évolution de celui des fonctionnaires : « Si je devais baisser mon salaire, cela voudrait dire que les salaires des agents publics baissent aussi, ce dont il n'est pas question" - Source Les Echos

Alors, peut être est-il temps de reparler de la suppression du bouclier fiscal et de ... l'ISF ?

Le dernier en date à avoir relancé le débat est Hervé Morin : " ... / ... "Les plus modestes ne comprennent pas le bouclier fiscal; les plus riches ne comprennent pas l'ISF", réaffirme-t-il dans un entretien aux "Echos". "Je crois qu'il faudra un jour supprimer l'un et l'autre et instaurer une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu pour compenser la suppression de l'ISF... / ... " - Source Nouvel Obs

Hervé Morin, veut-il se fâcher avec tous ceux qui ont fait le choix "d'encourager la race chevaline" pour réduire leur ISF ? Car ne l'oublions pas, Hervé Morin est un spécialiste de ce type d'investissement. Attention, pas celui qui consiste à miser quelques euros au tiercé, quarté ou quinté mais celui qui consiste à investir dans une écurie de course ou même dans l'achat de "pur sangs" !

Comment ça fonctionne l'investissement réducteur d'ISF dans les chevaux de course ?

Capital avait interrogé en 2009, un spécialiste de ces investissements .

Extraits : " Entrer dans le carré VIP des propriétaires de chevaux, admirer son étalon courir sous ses couleurs n’est pas un rêve inaccessible. A partir de 750 euros, vous pouvez prendre des parts dans une écurie, explique Philippe Bouchara administrateur de France- Galop. Et si vous investissez plus, peut-être réaliserez-vous de jolies plus-values. Hervé Morin, l’actuel ministre de la Défense, n’a-t-il pas revendu un cheval 5 millions d’euros, acheté pourtant 40.000 euros avec des amis ... /... "

En effet, comme l'expliquait Politique.net : " ... / ... Liberato a amassé près d'un million d'euros de gains grâce à ses multiples victoires. En pleine gloire, Hervé Morin et ses associés ont décidé de le revendre 5 millions d'euros à l'émir de Dubaï en 2007 "

Et Capital d'ajouter : "L'histoire d'Hervé Morin n'est pas un cas isolé. Il arrive que des chevaux achetés 20.000 euros voient leur prix multiplier par 10. Voire beaucoup plus lorsqu'ils sont dirigés vers l'élevage. En effet, des chevaux qui ont été performants et qui ont gagné des courses de sélection sont très recherchés comme reproducteur. Certains étalons valent entre 40 et 45 millions d'euros... Le prix d'une saillie pouvant atteindre 1 million d'euros"

Le cheval meilleur ami de l'homme ... soumis à l'ISF ?

Le Figaro a interviewé Pascal Adda de la société Cheval Invest à ce sujet : " ... / ... Avec la loi Tepa, je me suis dit qu'il y avait quelque chose à creuser pour rapprocher chevaux et avantages fiscaux" Disposant d'un visa AMF, ce placement est ouvert aux contribuables français assujettis à l'ISF qui pourront y investir avant le 15 juin un minimum de 3.000 euros. "En investissant dans de jeunes chevaux pour les revendre ensuite, l'espérance de gain est moins forte que lorsqu'on les fait courir, mais elle est aussi beaucoup moins aléatoire" ... / ... "

Les Echos sont plus précis au sujet de l'initiative Cheval Invest

" ... / ... Le montage conçu par ces protagonistes a reçu le 22 mars le visa de l'AMF (10-059). Il consiste en une augmentation de capital ouverte aux particuliers. L'offre court jusqu'au 2 juin. Le but est de parvenir à cette date à une levée de fonds de 3 millions d'euros, à raison d'une souscription minimale de 3.000 euros par investisseur. Les premiers à se manifester (par le biais du site Sicavonline.fr) seront les premiers servis. Il faudra parvenir à un minimum de 1 million de souscription, faute de quoi l'argent sera rendu aux investisseurs. Ce seuil à atteindre s'explique par la nécessité de pouvoir faire face à des besoins de liquidités ... / ... Un couple marié supportant l'ISF pour 15.000 euros pourra l'annuler entièrement s'il investit 20.000 euros d'ici au 15 juin dans Cheval Invest (75 % 20.000). En outre, au cours des cinq prochaines années, il pourra déduire cet investissement de sa base taxable ... / ... "

Et oui, comme quoi on peu allier amour des animaux et efficacité fiscale !

Alors, Hervé Morin, le gouvernement et sa majorité oseraient-ils supprimer l'ISF au risque de s'en prendre à une si belle passion et à de bien innocents animaux ?

Même en pleine période de rigueur, nous n'osons le penser ...

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Capital