28 mai 2012

Medef : Echangerait plans sociaux contre flexibilité et précarité ?

Le Medef prétend que les nombreux plans sociaux en cours et à venir ne sont que la conséquence de la perte de compétitivité de la France. Objectif : Essayer d'obtenir la flexibilité des salariés que lui promettait Nicolas Sarkozy !  




Même si Laurence Parisot s'en défend, le nombre de plans sociaux camouflés pendant la durée de la campagne présidentielle et qui ressortent, est considérable. En effet, ce sont pas loin de 45 000 emplois qui sont menacés de disparaître.

Ce chiffre fournit par la CGT qui s'est livrée à un minutieux travail de recensement  et qui sera  livré mardi au gouvernement, est à peine contesté par Laurence Parisot qui déclare : « (...) Il n'y a pas plus de plans sociaux que l'an dernier, de plans sociaux retenus ou de choses cachées (...) » dénonçant : « peut-être » un habillage politique de la part de la CGT (...) »

Et Laurence Parisot de désigner les coupables : La baisse de compétitivité et le possible retour de la retraite à 60 ans pour certains salariés ! 

Quels sont ses arguments ?

A propos des plans sociaux : « (...) Ce qui est annoncé ou en préparation n'est malheureusement que la conséquence de cette perte de compétitivité (...) lutter contre les licenciements, c'est d'abord favoriser l'embauche. Et donc éviter toute mesure économique et sociale qui freine les embauches (...) »

Et quelle est donc cette mesure  économique et sociale qui freine les embauches ?

Hé bien, semble t-il, c'est le financement du projet du gouvernement de permettre aux salariés ayant commencé à travailler tôt de partir à la retraite à 60 ans. C'est pourquoi, elle stigmatise : « (...) le danger d'ajouter des charges nouvelles aux entreprises » Ben voyons !

Pour être plus concret, il est nécessaire de prendre connaissance d'un court article du Figaro dans lequel Laurence Parisot explique les objectifs que son organisation s'est fixée

« (...) Lors d'une conférence de presse, Mme Parisot a souligné qu'avec le ministre du Travail, Michel Sapin, qu'elle a rencontré lundi, elle n'a aucune divergence sur l'organisation d'une conférence sociale (...) pour elle, le thème prioritaire qui doit y être abordé est celui du marché du travail. Nous devons avoir le courage, dans l'esprit de concertation qui anime le président de la République, d'aborder le fonctionnement du marché du travail (...) Alors que le gouvernement va abandonner la TVA sociale, Mme Parisot s'est dite favorable à une augmentation de la CSG afin de réduire les charges sur les entreprises (...) » ajoutant sans rire que : « (...) La modernisation du dialogue social et la qualité de vie au travail sont les deux autres thèmes qu'elle souhaite aborder lors de cette réunion (...) »

Résumons-nous. Ayant acquis la certitude que le programme du Medef, qui préconisait entre autre, la mise en place d'accords compétitivité-emploi permettant aux entreprises de moduler à volonté les horaires et salaires de leurs employés, le durcissement des conditions d'indemnisation des chômeurs porté et le transfert d'une partie des cotisations sociale des entreprises vers l'impôt, soutenus par l'UMP et le candidat Sarkozy ne pourraient pas être imposés aux salariés, quoi de mieux qu'un beau chantage aux licenciements pour faire essayer de faire céder l'actuel gouvernement ?

Et puis, tant qu'à faire, pourquoi ne pas remettre sur le tapis le contrat de travail unique à droits progressifs qui fragiliserait les salariés en CDI sans pour autant apporter de solutions durables à ceux actuellement en CDD ou intérim, mais tellement avantageux pour les entreprises puisqu'il leur de licencier plus facilement à un coût dérisoire ?

Ce qui signifie, à destination du gouvernement et des salariés : Medef échangerait plans sociaux contre flexibilité et précarité !

Et que se passerait-il au cas ou le gouvernement accepterait de suivre le Medef dans ses réflexions ?

Une précarisation généralisée du salariat dans la mesure où à l'exception de quelques salariés jugés stratégiques et qui se verraient proposer des conditions exceptionnelles, le reste de la population alternerait entre courtes périodes d'emploi et plus ou moins longues périodes de chômage le tout bien entendu sans réel filet de sécurité.

Mais direz-vous, pourquoi seuls les salariés seraient-ils mis à contribution. Les actionnaires ne pourraient-ils pas aussi être contributaires en cas de difficulté des entreprises ?

Sachez que selon madame Parisot, ce n'est pas à l'ordre du jour, puisque : « (...) le Medef indique clairement que les dirigeants et actionnaires ne seront pas contraints de faire le même effort que les salariés ! En clair, pendant que les salariés voient leur rémunération baisser, celles des dirigeants restent intactes et les actionnaires continuent à toucher des dividendes ! Au final, les entreprises pourraient donc baisser les rémunérations pour augmenter leur profit ! (...) »

A suivre, avec attention, dans les jours et semaines à venir ...


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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les idées et les méthodes de Parisot et de ses amis, les patrons, démontrent s'il en était besoin, que seul compte le rapport de forces. Rappelons à ces gens du Medef, qui parlent sans cesse d'archaïsme, quand il est question des droits des salariés, et rappelons aux plus jeunes, que le patronat du XXIème siècle ne vaut pas mieux que celui du XIXème siècle, le paternalisme en moins. Cynique et décomplexé, notre patronat si moderne ! Il existe pourtant d'autres voies.

Anonyme a dit…

Les idées et les méthodes de Parisot et de ses amis, les patrons, démontrent s'il en était besoin, que seul compte le rapport de forces. Rappelons à ces gens du Medef, qui parlent sans cesse d'archaïsme, quand il est question des droits des salariés, et rappelons aux plus jeunes, que le patronat du XXIème siècle ne vaut pas mieux que celui du XIXème siècle, le paternalisme en moins. Cynique et décomplexé, notre patronat si moderne ! Il existe pourtant d'autres voies.