24 février 2012

Valeur travail : Les heures supplémentaires plombent l'embauche !

Nicolas Sarkozy ne cesse ces derniers jours, comme en 2007 d'essayer de nous vendre la valeur travail. Or selon l'Acoss les embauches sont en chute libre tandis que les heures supplémentaires sont au plus haut !

Selon notre Président candidat : « (...) Il faut travailler davantage pour réduire les dettes. C'est la ligne que j'ai fixée. Je ne m'en suis pas départie pendant ces cinq années (...) Il ne faut pas travailler moins, il faut travailler davantage (...) »

En gros, le même discours qu'en 2007, sauf qu'en incluant les accords compétitivité-emploi, que Xavier Bertrand veut absolument faire accepter par les syndicats de salariés, on aboutirait à : Travailler plus et ... gagner moins !

Pour en revenir au travailler plus, les moins observateurs auront relevé l'aspect le plus pervers des propos du Président candidat : Essayer de faire croire aux électeurs que les entreprises peinent à recruter du fait que les chômeurs refusent leurs offres.

Qu'en est-il vraiment ?

Justement l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) vient de publier son baromètre pour janvier 2012. Celui-ci indique une nette dégradation des embauches, et une forte augmentation ... des heures supplémentaires.

« (...) En janvier 2012, les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) diminuent de 2,7 %, revenant au niveau de novembre 2011, qui est également le même que celui constaté en janvier 2011 (...) »

Le baromètre est commenté par BFM Business qui écrit : « (...) La situation est plus ou moins la même qu'en janvier de l'année dernière. En effet, 2011 avait bien commencé, mais la tendance s'est retournée à partir du quatrième trimestre. Les embauches dans le secteur privé avaient reculé de 3,9 %. Et, avec un nouveau repli de 2,7 % au premier mois de 2012, la progression de 2011 s'en trouve finalement totalement effacée (...) »

Dans le même temps, les entreprises ont joué à fond la carte des heures supplémentaires : « (...) L'année 2011 a été marquée par un belle reprise des heures supplémentaires, surtout au premier semestre. Elles ont même dépassé le niveau de l'année 2008, avant la crise. Sur l'année, la progression a été de 4,5 % (...) »

Résultat : Un formidable effet d'aubaine pour les entreprises qui ont su utiliser les heures supplémentaires défiscalisées comme l'expliquait la CFDT au détriment des embauches, alors que 5 millions de français sont inscrits à Pôle Emploi !

Devant une telle situation les français affichent le plus grand pessimisme puisque : « 63% en activité professionnelle estiment qu'il leur serait difficile de retrouver un emploi s'ils se retrouvaient au chômage (...) 30% pensent qu'elles décrocheraient assez facilement un nouveau poste et 7% très facilement (...) » selon une étude Ifop publiée par Atlantico.

Face à tout cela, le Président candidat « courageux qui protège » et qui veut une « France forte » propose un référendum sur la formation des chômeurs. Cherchez l'erreur !


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Direct Matin

23 février 2012

Produit en France : L'entreprise Caddie pourrait-elle disparaître ?

Caddie®, marque produite en France, devenue pour beaucoup de français un terme générique, et symbole du pouvoir d'achat serait en difficulté. Le Président candidat sera t-il sensible à la lettre que les salariés lui ont adressé ?

Si les marques ont envahi notre quotidien, il en est certaines dont le nom est devenu avec le temps, un terme générique. On peut citer le Formica, le Frigidaire (devenu Frigo) ou le Caddie.

Le Caddie cet outil que les français ont découvert avec l'arrivée des super marchés et qu'on remplissait à ras bord dans les années fastes. Ce chariot, du moins son contenu, qui représente aujourd'hui un indicateur de pouvoir d'achat.

On n'oubliera pas de signaler que le Caddie est fabriqué en France et fait travailler 600 salariés en Alsace. De quoi se réjouir alors ?

Eh bien non, semble t-il si l'on en croît 20Minutes qui consacre un court article à cette marque créée en 1928 et nous explique que celle-ci traverse une mauvaise passe.

Selon le site du quotidien : « (...) Le tribunal de commerce de Strasbourg pourrait se pencher le 5 mars prochain sur les comptes du leader du marché des chariots de supermarché et d'aéroport. Son placement en redressement judiciaire ne serait pas à exclure, selon certains (...) »

La raison ?

Un des syndicalistes de l'entreprise aurait affirmé à 20Minutes que Caddie aurait « besoin que l'État lui prête un peu d'argent car les banques ne veulent plus le faire » Cet argent : « (...) permettrait notamment de finaliser un projet de transfert de son pôle peinture d'Oberhausbergen à Drusenheim, où se trouvent ses lignes de production (...) »

Inquiets pour leur avenir, les salariés : « (...) ont décidé d'écrire au Président Nicolas Sarkozy, à son ministre et président de la région Philippe Richert, ainsi qu'à l'ancien député (UMP) François Loos (...) »

Même si nous ne connaissons pas la situation actuelle de la trésorerie et la qualité de la stratégie commerciale de l'entreprise Caddie, il est évident que l'hypothèse d'une disparition serait un très mauvais signe pour les produits d'origine France, tant vantée par le gouvernement et pour l'emploi !

Cette histoire ne serait pas complète si nous n'indiquions pas que le principal concurrent de Caddie, Wanzl® est Allemand et possède un site de fabrication situé ... en Alsace à Sélestat.

Si les deux entreprises ont une stratégie de production internationale : Allemagne, France, République Tchèque et en Chine pour Wanzl et France, Portugal et Chine pour Caddie, devrait-on conclure que les banques allemandes seraient moins frileuses que les banques françaises en termes de prise de risque ?

Si c'était le cas, ne serait-il pas urgent de séparer les activités de banques d'affaires et de dépôt afin d'inciter la sphère financière à développer prioritairement les activités les plus utiles à l'économie ?

Dans l'immédiat, fait remarquer un des syndicalistes de Caddie : « Il faut aider l'entreprise car elle s'est toujours battue pour ne pas délocaliser ! »

Espérons que le Président candidat qui nous a fait, hier soir, une « brillante »démonstration de sa TVA anti délocalisation, déploiera plus d'énergie pour sauver un savoir-faire national que celle déployée jusqu'à présent pour l'aciérie de Florange !

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Creetik

22 février 2012

Plans sociaux : Les DRH veulent-ils interdire le contrôle des juges ?

Un des cabinets d'avocats préféré des DRH s'agace du rejet par la justice de certains plans sociaux appliqués par des entreprises florissantes à leurs filiales déficitaires. Sa proposition : Mettre hors jeu les juges qui vérifient la validité des plans sociaux !

Les plans de sauvegarde de l'emploi plus connus sous le nom de plans sociaux se sont succédés à cadence élevée ces derniers mois, faisant monter le chômage à son plus haut.

A tel point que, révélait François Chérèque sur Public Sénat les services de Xavier Bertrand : « (...) appelaient en ce moment les grandes entreprises pour leur enjoindre de reporter d’éventuels licenciements après l’élection présidentielle. Précisant : « Des chefs d'entreprise et DRH me disent que toutes les semaines, le ministère leur téléphone pour leur dire qu'ils reportent à plus tard leurs plans s'ils avaient des intentions de licencier (...) »

Même si le ministre a démenti ce matin sur Europe1, il est clair que le cauchemar des salariés n'est pas fini et que la dernière solution à l'annonce d'un plan social reste la justice, capable dans certains cas de l'interdire.

C'est justement cette particularité que le cabinet Avosial, présenté par Le Figaro comme le : « très influent syndicat des avocats en droit social » et qui se définit comme des : « spécialistes de droit du travail conseillant et défendant au quotidien les entreprises » voudrait bien voir disparaître.

En effet, le syndicat a écrit aux candidats à l’élection présidentielle, pour les alerter sur : « une tendance judiciaire qui remet en question la procédure de licenciements économiques en France ». Le syndicat considère en effet que l’affaire Viveo, qui sera examinée par la Cour de cassation le 28 février 2012, est emblématique de cette tendance récente qui vise à rendre impossibles les plans de sauvegarde de l’emploi.

Affaire Viveo ?

Le Monde Informatique nous l'expliquait : En mars 2010 les salariés de Viveo France manifestaient contre la mise en place d'un plan de restructuration par la société suisse Temenos qui était en train de les racheter. Le Comité d'Entreprise de Viveo mandatait un expert indépendant pour analyser la situation économique du groupe. Le rapport de l'expert concluait qu' « il n'y avait pas de motif économique au projet de restructuration présenté et visant à supprimer plus du tiers des effectifs de Viveo France» Fort de ces éléments le CE assignait la direction en justice, devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, afin que soit prononcée la nullité du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) en raison de l'absence de motif économique.

La direction de Temenos France affirmant de son côté que le PSE était justifié par une perte de compétitivité des produits Viveo sur le marché domestique.

Résultat des courses, le PSE de Temenos était annulé, ce qui était confirmé par la Cour d'Appel. Le dernier round doit avoir lieu à mi mars où la Cour de Cassation Sociale tranchera définitivement sur la validité ou non du PSE.

Et comme l'écrit Le Figaro les arrêts de la Cour de Cassation donnent régulièrement des sueurs froides à tous les DRH de France et au cabinet Avosial. Celui-ci vient d'écrire un lettre aux candidats à la présidentielle pour leur demander de se déterminer sur ce qu'il appelle : « une immense insécurité pour les employeurs, PME ou grands groupes, français ou étrangers »

Ses arguments pourraient faire sourire s'il ne s'agissait pas du sort de salariés : « L'immense majorité des restructurations vise à pérenniser une activité et non à faire des bénéfices pour augmenter la capitalisation » et ajoute que si la Cour de Cassation devait donner raison aux salariés de Viveo, ce serait ouvrir : « la porte à l'interdiction de tout licenciement en France » et nuirait « à l'attractivité de la France et à sa capacité à retenir ou créer des emplois »

Eh oui, ce qui ennuie le cabinet d'avocat de nombreux DRH, ce ne sont pas les décisions par lesquelles les tribunaux donnent raison à leurs clients, mais les cas où ils donnent raison aux salariés ! C'est pourquoi, ils pensent qu'il serait plus agréable d'être débarrassé de juges incapables de comprendre la formidable opportunité que représente : « Un plan social d'entreprise mondialisée dont la filiale française rencontrerait des difficultés »

Même s'il est assez improbable que les principaux candidats se penchent dans l'immédiat sur cette requête scandaleuse, rien de dit que cette proposition ne puisse pas figurer, à terme, dans un catalogue de mesures ... destinées à relancer l'emploi.

Salariés, la plus grande vigilance reste de mise !


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Nicolas Vial

21 février 2012

Les français élus meilleure agence de voyage ... éléctorale par Frédéric Lefebvre ?

Frédéric Lefebvre veut convaincre les américains de venir passer leurs vacances en France. C'est l'explication de son cabinet pour justifier son troisième voyage en un mois au pays de l'oncle Sam où ... il est candidat aux législatives !

N'en déplaise aux touristes asiatiques, russes, australiens, africains ou du Golfe Persique, les seuls touristes que Frédéric Lefebvre a décidé de cajoler et séduire sont ... les américains !

Ces derniers doivent être particulièrement réticents à venir visiter notre beau pays, puisque nous dit le site Notre Temps : « (...) Le secrétaire d'Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre se rendra de jeudi à mardi aux Etats-Unis pour promouvoir la destination France, un 3ème voyage en Amérique du Nord en un mois (...) » Il sera donc du : « 23 au 28 février, à San Francisco et Los Angeles sur les thèmes promotion de la destination France et développement et compétitivité des entreprises (...) »

Slovar vous a raconté son précédent voyage qui remonte tout de même au ... 8 février : « (... ) Vendredi 8, Frédéric Lefebvre sera à Miami afin de représenter le gouvernement français lors du premier Symposium Mondial des conseillers de commerce extérieur de la France (... ) Puis : La Floride (...) Le secrétaire d'Etat ira donc à la rencontre de cette communauté d'affaires, rassemblée à l'initiative de son cousin, Christophe Maincourt, le nouveau président de la French-American chamber of commerce of Florida (...) Samedi, c'est à New York que le secrétaire d'Etat sera attendu (...) » Sans oublier, au passage, de rencontrer les élus UMP : « (...) à l'abri des regards indiscrets (...) »

Que disent les services du ministre pour justifier une telle débauche de déplacement particulièrement ciblés ... géographiquement ?

« Ces déplacements du secrétaire d'Etat n'ont rien à voir avec les législatives (...) sa campagne n'est pas lancée", il ne parle pas des législatives lors de ses déplacements, n'a accordé aucune interview sur ce sujet (...) Les seuls rendez-vous politiques de ces déplacements sont des réunions privées avec les militants UMP locaux, comme il y en a aussi en province (...) »

Au delà du comique de dissimulation auquel se livre Frédéric Lefebvre avec la complicité du gouvernement et du Président candidat, il est assez désagréable pour les français d'avoir la franche sensation d'être pris pour des enfants en bas âge ou des demeurés.

Pour nous convaincre du contraire, il ne reste plus à notre ministre voyageur qu'à se rendre, par exemple, en Russie, en Asie ou en Océanie, pour promouvoir avec la même force, la destination France. A moins que ce travail n'ait été déjà réalisé par son collègue des transports Thierry Mariani qui y est candidat dans cette gigantesque circonscription.

Dans ce cas, il reste encore 9 autres circonscriptions remplies de pays, comme la 7 eme : « Allemagne, Albanie, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Hongrie, ancienne République yougoslave de Macédoine, Pologne, Roumanie, Serbie-et-Monténégro, Slovénie, République tchèque » qui, nous en sommes certains, seraient ravis d'écouter les arguments de Frédéric Lefebvre, sur le potentiel touristique de la France ...


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Ministère des finances et de l'industrie

20 février 2012

A Florange on attend toujours le « Président du peuple » !

Les ouvriers d'ArcelorMittal Florange n'ont toujours pas reçu de soutien ou de visite du président candidat qui répétait : « J'aime les usines, c'est mon truc » N'aurait-il que des référendums à leur proposer comme solution à leur colère et angoisse ?


Le conflit qui oppose les ouvriers d'ArcelorMittal Florange à leur direction est un symbole très fort à deux mois de l'élection présidentielle. En effet, le Président candidat qui n'a cessé durant son mandat, de hurler son bonheur de se trouver dans une usine, semble cette fois-ci, sans réaction face à une possible fermeture qui pourrait concerner à terme, des milliers de salariés.

Que faire pour éviter une fermeture qui ressemblerait bigrement à celle de Gandrange ?

A ce jour, le « Président courageux qui protège » n'a semble t-il aucune réponse à apporter.

Par contre, le Président candidat a fait des propositions qui selon lui permettraient de lutter contre la désindustrialisation ?

« La fin des 35 heures qui pourraient être vidées de leur substance avec des négociations compétitivité emploi au sein des entreprises ». Traduction : travailler plus et accepter de gagner moins

Et en cas de fermeture ?

La mis en place d'un « référendum sur le chômage (...) dans lequel on demanderait aux français de valider : « l'obligation pour les chômeurs d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel ils auront été nouvellement formés (...) »

On est bien loin des « discours ouvriers » prononcés en Moselle d'un : « Moi j'aime bien les usines. Moi je veux rencontrer des vraies gens, aller dans les usines, expliquer ce qu'on est en train de faire (...) Usines, ouvriers, politique industrielle ne sont pas des gros mots (...). Je crois à la vocation industrielle de la France et de la Lorraine, une région qui a connu tant d'épreuves (...) »

Bien loin aussi : « la France qui se lève tôt, la France qui travaille (...) La France qui ne demande rien, mais qui se lasse qu'on exige tant d'elle » qu'il venait visiter et à qui il promettait de gagner plus en travaillant plus ...

La réalité, c'est qu'après avoir prouvé son impuissance à empêcher les entreprises de supprimer des emplois, et oublié toute promesse de réforme du capitalisme, notre Président candidat n'a que le « courage » à proposer aux ouvriers de Florange !

Courage de qui ?

Des salariés qui devront apprendre à vivre avec des salaires variables en fonction du carnet de commande de leurs entreprises et pourront être licenciés plus facilement ?

Des mêmes salariés qui, ayant perdu leur emploi, se verront proposer n'importe quelle formation, et à terme, n'importe quel pseudo emploi, qu'ils devront accepter sous peine de perdre leurs indemnités ?

Ou d'un président candidat qui serait capable de retourner maintenant dans cette Lorraine qui a connu tant d'épreuves pour l'expliquer aux salariés d'ArcelorMittal Florange ?

Malheureusement pour les salariés de Florange, il semble bien Monsieur le Président que votre vision du courage se limite à une référendite aigüe. Un peu court pour prétendre au titre de « Président du peuple » ...