30 mars 2012

Et il est où le président qui promettait de réduire la pauvreté ?

En 2007, le Président Sarkozy déclarait intolérable que 7 millions de français vivent sous le seuil de pauvreté. En 2012, ils sont 11,2 millions ! Alors, il est où le Président qui promettait de réduire la pauvreté ?


Si le Président de 2007 qui déclarait : « (...) J'ai voulu prendre un risque : fixer un objectif de réduction de la pauvreté (...) J'ai en effet fixé au gouvernement l'objectif de réduire d'au moins un tiers en cinq ans la pauvreté dans notre pays (...) J'ai voulu nous mettre dos au mur pour rendre des comptes aux Français (...) » et ajoutait : « Je ne veux pas gérer la pauvreté, je veux la combattre » A laissé place au candidat qui fustige les assistés et des profiteurs qui ne font rien pour sortir de leur condition, il est assez peu probable qu'il s'explique dans un meeting sur le fait que de 2007 à 2012, le nombre de français touchés par la pauvreté sont passés de 7 millions à 11,2 millions !

D'où viennent ces chiffres ?

Ils proviennent du rapport de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l'Exclusion Sociale (ONPES), qui a été publié le 29 mars 2012.

Que dit il ?

Extrait : « (...) Ce rapport souligne une lente tendance à l’augmentation de la pauvreté en France depuis 2004, qui touche en 2009 près de 8,2 millions de personnes, soit 13,5 % de la population (...) accentuation de la précarité en emploi, réévaluation partielle des minima sociaux, laissent présager une poursuite de l’augmentation de la pauvreté (...) »

La crise actuelle ne doit cependant pas être un motif pour réduire l’effort mené par la France en matière de lutte contre l’exclusion (...) Prévenir le basculement ou la persistance dans la grande pauvreté est possible (...) Dans le contexte actuel de crise économique qui perdure, le système d’observation devra être particulièrement attentif aux risques de décrochage des personnes les plus en difficulté (...) Il faudra aussi porter remède aux situations fréquentes de non-recours aux droits, indice de découragement et de repli des plus vulnérables (...) »

Si travailler suffisait pour sortir de la misère ça se saurait !

« (...) l'Onpes s'inquiète des « transitions fragiles » entre RSA socle, RSA activité et situation d'emploi autonome qui ne garantit pas pour autant une sortie de la pauvreté. « Il vaut mieux avoir un emploi pour éviter la pauvreté, mais il n'en prémunit plus autant qu'avant », souligne l'Onpes. En 2009, 6,7 % de la population en emploi est pauvre, un phénomène très marqué chez les femmes seules chargées de famille (15,5 %) (...) » indiquent Les Echos

« Je ne veux pas gérer la pauvreté, je veux la combattre »

A vous entendre rapidement, Monsieur le président, sur le résultat de cinq ans de combat contre la pauvreté !



Sources
Rapport de l'ONPES
Crédit et copyright image
Urtikan.net

29 mars 2012

ArcelorMittal Florange : Marcher pour ne pas mourir !

Abandonnés à leur sort par le Président candidat, une vingtaine de salariés de de l'aciérie ArcelorMittal de Florange vont marcher jusqu'à Paris pour expliquer pourquoi ils ne veulent pas mourir comme leurs hauts-fourneaux !

Les salariés des hauts fourneaux d'ArcelorMittal n'auront pas eu la chance de voir le Président candidat trouver dans son répertoire téléphonique un ami industriel prêt à investir pour sauver leur emploi ! Tout ce qu'ils auront obtenu du Président candidat, c'est de la méprisance et ... des gaz lacrymogènes !

Devant tant de sollicitude, une poignée de salariés de Florange ont décidé de se lancer dans une marche sur Paris, décrite, entre autre par le Télégramme : « (...) Vêtus de survêtements bleus sur lesquels on pouvait lire « L'acier lorrain vivra », une vingtaine de métallos ont entamé vers 9 h mercredi matin une marche de l'acier sur Paris. Elle doit arriver vendredi 6 avril dans la capitale »

Petit détail au combien important, donné par Reuters, qui montre la solidarité envers leur démarche : « (...) Durant leur voyage, les marcheurs, auxquels des commerçants mosellans ont offert paires de chaussures et matériel de randonnée, seront accueillis par les communes ou communautés de communes des villes étapes (...) »

Quel est le sens de leur démarche ?

Tout d'abord : Expliquer aux populations la situation de leur outil de travail et de leur avenir : « Nous marchons dans l'espoir de pouvoir sauver les 5.000 emplois de Florange en expliquant aux populations la situation de notre usine (...) »

Quels sont les endroits où vous pourrez leur manifester votre soutien ?

Landres (Meurthe-et-Moselle), Belleville-sur-Meuse (Meuse), Sainte-Menehould (Marne), Fagnière (Marne), Epernay (Marne), Château-Thierry (Aisne), La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), Meaux (Seine-et-Marne) et Bobigny (Seine-Saint-Denis)

Pour leur arrivée à Paris, Bernard Lavilliers et le groupe Zebda ont décidé d'organiser un concert en leur honneur, au pied de la Tour Eiffel, réalisée avec l'acier forgé en Lorraine.

Acier qu'on risque bien de ne plus faire couler puisque la direction d'ArcelorMittal se réfugie derrière un bien mince argument : Les hauts fourneaux redémarreraient dès que la conjoncture économique le permettrait !

Même si les beaux esprits et économistes libéraux nous expliqueront certainement que la mondialisation nous est profitable et qu'il est souhaitable de s'adapter constamment, il est inadmissible de nous abreuver de discours sur la valeur travail et sur le produire en France et de laisser mourir une fois de plus un savoir-faire exercé par des ouvriers ultra qualifiés !

La marche des salariés de Florange n'est pas qu'un symbole, c'est une tentative peut être désespérée mais courageuse, pour ne pas voir mourir tout avenir qui s'éloigne pour des régions entières. Ils marchent pour stigmatiser des années d'incompétence des pouvoirs de droite qui se sont succédés. Et enfin, ils marchent pour tous ceux qui craignent pour leur emploi et celui de leurs enfants !

Bonne marche les gars et rendez-vous à la Tour Eiffel !


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Blog CFDT Gandrange

28 mars 2012

Le Medef prépare t-il les délocalisations de l'après présidentielle ?

Selon maghreb-intelligence, le Medef aurait décidé de se montrer discret sur la visite de sa délégation au Maroc pour ne pas indisposer les candidats à la présidentielle. Peut être aussi pour éviter qu'on évoque de nouvelles délocalisations ...


Le 14 mars, nous évoquions l'inauguration par Eric Besson de l'usine Renault géante au Maroc. Nous vous expliquions que le ministre qui avait affirmé : que la production de la nouvelle usine marocaine de Renault ne concernerait la France, que de façon marginale, fournirait en fait le monospace Dacia Lodgy aux consommateurs français.

Même s'il est normal que le Maroc puisse bénéficier d'investissements étrangers pour se développer, ce bien vilain mensonge avait créé une levée de boucliers au moment où le Président candidat et l'UMP ne cessent de nous parler de travailler plus et de produire en France.

Et dans la mesure où la première préoccupation des français reste le chômage, on peut comprendre la discrétion de la délégation du Medef qui se trouve actuellement au Maroc pour y rencontrer des investisseurs.

Ceci nous est expliqué par le site maghreb-intelligence : « D-I-S-C-R-E-T-I-O-N », c’est le mot d’ordre sur toutes les bouches des patronats français et marocains alors que s’ouvre aujourd’hui un grand Raoult réunissant le MEDEF et la CGEM à Rabat. Il faut dire que les français ont été très échaudés par la récente polémique autour de l’inauguration de l’usine Renault à Tanger, et qu’ils ne souhaitent pas froisser les candidats à la présidentielle français en affichant avec « impudeur » l’excellence de leurs relations avec les grands patrons du royaume chérifien. A la manœuvre, l’on retrouve l’increvable Jean-René Fourtou, Président du conseil de surveillance de Vivendi, qui a été le premier à venir prendre la température du nouveau gouvernement islamiste en Janvier dernier, au cours d’une discrète « visite » de travail commandité par l’Elysée (...) »

En effet, confirme Afriscoop, cette journée de travail permettra : « (...) au chef du gouvernement et aux ministres de s’adresser aux chefs d’entreprises pour présenter les opportunités offertes par le Maroc et répondre à leurs questions (...) »

Le site bled.ma est encore plus précis sur le contenu de la rencontre, puisqu'il indique que : « (...) le Gouvernement marocain a décidé d’associer les investisseurs des deux pays à un bilan d’étape des politiques sectorielles. C’est ainsi qu’une série de groupes de travail conjoints ont vu le jour, ici au Maroc dès le mois de février. Pour préparer les ateliers du 28 mars, ces groupes ont travaillé sur huit thèmes : tourisme, offshoring, aéronautique, équipements automobiles, agro- industries, infrastructures (énergie et transports), partenariats publics-privés et ressources humaines (...) »

Et dans la mesure où : « (...) Pour élargir la gamme de ses ventes, le Maroc a mis en place en 2009 un plan dénommé Maroc Export plus dont l’objectif est de doubler les exportations d’ici 2018 (...) » que les salaires y sont particulièrement bas et les opportunités nombreuses ...

Dans l'immédiat, Eric Besson qui doit être en train de préparer sa reconversion « footballistique » s'est montré aussi discret que le Medef. Mais dans la mesure où il nous aurait probablement expliqué que la totalité des produits qui pourraient être fabriqués dans de nouvelles usines : « ne concernerait la France, que de façon marginale » ...

Mais comptons sur Laurence Parisot au cas où de nouvelles délocalisations de productions françaises prendraient la route du Maroc, pour nous expliquer le concept de « colocalisation » ou de compétitivité équitable absolument nécessaires aux entreprises pour leur permettre un développement harmonieux, dans le cadre ... de la mondialisation heureuse !


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Maroc Business Intelligence

27 mars 2012

Paroles des Sans Voix : La réponse des « assistés » à l'UMP et à son candidat ?

Offrir une tribune aux personnes vivant la précarité, Amnesty International, le Secours Catholique et ATD Quart-Monde renouvellent l'expérience de 2007. Une occasion pour les plus démunis d'expliquer une réalité bien éloignée de celle de profiteurs décrite par l'UMP et son candidat.


La précarité, tout le monde en parle mais jamais ceux qui la vivent. C'est le constat que font Amnesty International, le Secours Catholique et d'ATD Quart-Monde. C'est pourquoi comme lors de la présidentielle de 2007, ils ont renouvelé l'opération « Paroles des Sans Voix », un supplément réalisé à leur initiative. Celui ci sera diffusé à sept millions d'exemplaires par la quasi totalité des quotidiens français.

A noter qu'un site web a été lancé : « pour recueillir des réactions des lecteurs du journal (...) et partager des expériences positives d'insertion »

Mais qui sont-ils ces précaires que l'on livre trop souvent à la vindicte publique en les accusant de se satisfaire des aides sociales ?

On peut lire un formidable témoignage sur le site du Secours Catholique

« On n’est pas des sans voix. Ce sont les autres qui n’ont pas d’oreilles ». Paulette Liard est émue quand elle prend la parole. Conseillère municipale de Loos, commune de 21.000 habitants près de Lille, elle a connu les épreuves de la pauvreté et la difficulté de pouvoir la dire. Cette mère de 5 enfants, grand-mère et arrière-grand-mère, est « heureuse aujourd’hui de pouvoir payer le loyer, l’assurance et de quoi manger »

Le Magazine La Vie qui soutien l'opération donne à cette occasion la parole à François Soulage, le président du Secours catholique. Celui-ci résume clairement les revendications bien modestes de ceux qu'on a pris l'habitude de nommer : Pauvres, précaires ou exclus : « (...) les Sans Voix ne réclament pas de nouveaux droits mais tout simplement l'application des droits existants comme ceux à l'emploi, au logement, à la santé et à l'éducation (...) »

Le but de l'opération ?

Tout simplement se faire entendre des candidats à la présidentielle. Si des rendez-vous ont été déja été pris avec Eva Joly, François Bayrou et d'autres programmés avec Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, La Vie nous apprend que Nicolas Sarkozy, se fera remplacer par un de ses représentant !

Si du côté de la presse, quasiment tout les journaux ont accepté de jouer le jeu, de l'Humanité à La Croix en passant par Le Monde, Ouest-France à La Provence, il semblerait que deux groupes de presse on refusé de s'associer à l'opération. Selon La Vie : « Le Figaro et les journaux de l'Est appartenant au Crédit Mutuel (Le Républicain Lorrain, l'Alsace...) n'auraient pas souhaité relayer cette initiative, considérée comme "anti-sarkozyste" »

Pas de surprise dira t-on en ce qui concerne Le Figaro qui est depuis longtemps à la pointe du combat contre : « les assistés fraudeurs qui ne veulent pas travailler pour s'en sortir ». Par contre, on pourra s'étonner que le Crédit Mutuel, un des porte drapeaux de l'économie sociale et solidaire, puisse avoir décidé de se mettre à l'écart d'une telle opération.

Mais, peu importe puisque tous les autres journaux vous permettront de retrouver les articles réalisés par des reporters citoyens, dont la première réaction devrait vous donner envie de lire leur travail : « Nous partions juste réaliser une interview, et nous en revenions avec le sentiment que la personne nous avait apporté quelque chose d’essentiel. Ils nous ont transmis leur courage, leur énergie. Nous avons vu qu’ils se sentaient porte-parole des autres, qu’ils avaient une mission à mener (...) »


Paroles de sans voix
Et supplément de 8 pages distribué ce mardi 27 mars par la presse nationale et régionale

26 mars 2012

Chômage : Connaissiez-vous la « baisse tendancielle de la hausse » ?

Nicolas Sarkozy a remplacé Xavier Bertrand pour annoncer la tendance des chiffres du chômage. Sachez que pour février le candidat président a annoncé une « baisse de la hausse » .... bien artificielle !

Que serait la politique française sans les éléments de langage ? C'est la question qu'on peut se poser en prenant connaissance des derniers propos du Président candidat sur France Info qui a tenu sur les chiffres du chômage de février.

Ceux-ci, selon le Président candidat : manifesteront une amélioration de la situation avec une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs (Vidéo à 16'50). Néanmoins, pour connaître le chiffre exact de cette : « augmentation assez modérée », il faudra attendre ce soir.



Ce qui signifie tout simplement que le chômage est encore en hausse ! Et que le Président candidat a omis de signaler lors de son interview que son gouvernement s'est rué sur les emplois aidés, comme l'expliquent Les Echos : « (...) ces emplois subventionnés par l'État pour faciliter l'insertion de certains demandeurs d'emploi. Alors que le gouvernement Fillon avait d'abord cherché à les réduire nettement, il a augmenté depuis 2009 l'effort. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a fixé, fin décembre, à ses services l'objectif de réaliser sur la première moitié de l'année les deux tiers des 340 000 contrats budgétés pour 2012 (...) »

Ce qui est confirmé par la directrice d’une agence Pôle emploi qui confiait : « consigne de faire des contrats aidés » et « de les renouveler systématiquement » alors que ces contrats « sont normalement destinés à ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi »

Compte tenu que les chiffres communiqués ne correspondront, une fois de plus qu'à la catégorie A, il faudra donc être attentif à toutes les autres catégories, notamment à ceux de la catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)

Sans oublier bien entendu ceux des catégories

B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ;

L'ensemble devrait confirmer que la baisse de la hausse n'est aucunement liée comme l'affirme le Président candidat à : « (...) une reprise économique sensible depuis que nous avons essayé de résoudre la crise financière de la Grèce (...) » mais bel et bien une astuce que tous les gouvernements en place ont essayé un jour ou l'autre à l'approche d'élections majeures !

Désolé, Monsieur le Président, mais il faudra trouver autre chose ...


Crédit montage
Sarkozynews