09 août 2012

Métiers verts : Un grand fourre tout, limite ... foutoir ?

Symbole de la sortie de crise, pour certains, dans la mesure où ils représenteraient un formidable gisement d'emploi, permettant de sortir de la crise, les emplois verts sont montrés du doigt par un rapport remis au gouvernement.


A chaque époque où le chômage a augmenté à cause de la fermeture d'usines, nos dirigeants ont toujours sorti de leurs chapeaux de nouvelles pistes ou gisements d'emplois.

Il y a quelques années, Jean-Louis Borloo s'ébaubissait devant les emplois à la personne qui devaient créer pas moins de 300 à 500 000 postes (majoritairement précaires) qu'on attend toujours soit dit en passant.

Aujourd'hui, en ces temps de saccage industriel, c'est au tour des emplois verts ou verdissants qui seraient susceptibles de nous sortir du marasme. C'est pourquoi notre attention a été attirée par un petit article publié par le site Envirojob portant le titre suivant : « Emploi : Grand ménage sur les métiers verts »

Qui apprend t-on ?

Qu'un rapport : « remis au gouvernement rappelle à l’ordre les métiers « verts » et « verdissants ». Il émane de la Commission nationale de la certification professionnelle et de la Délégation auprès du Premier ministre à l’information et à l’orientation (...) Son diagnostic ? Les nomenclatures classiques (code Rome…) sont inadaptées aux métiers de la croissance verte. La certification des compétences professionnelles s’avère tout aussi problématique. La fragmentation des données s’accompagne d’une surabondance d’informations. »

Quelques extraits

Si les rédacteurs du rapport reprennent les chiffres venus dont ne sais où : « (...) Le potentiel lié à la « croissance verte » est évalué selon les critères de définitions employés et « sous certaines conditions » à plusieurs centaines de milliers d’emplois et environ 600 000 « dans la prochaine décennie » Ils écornent la belle légende des emplois verts en écrivant : « (...) Moins créateur d’emplois et de nouveaux métiers que prévu, la protection de l’environnement en tant que telle affecte toute l’économie et nécessite une adaptation d’un grand nombre de métiers aux nouvelles exigences générées. La « croissance verte » va essentiellement contribuer à faire évoluer les emplois existants, voire traditionnels »

Et surtout, on apprend que : « (...) le repérage dans le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) afin d’identifier les métiers de la croissance verte (...) » est quasi impossible, ajoutant : « (...) Autrement dit, comment signaler le degré de verdissement des compétences et savoir-faire attestés par chaque certification qu’il s’agisse du stock des certifications existantes créées par des certificateurs publics (les ministères notamment) ou privés (les branches professionnelles, les organismes de formation, les professions…) ou qu’il s’agisse des certifications à venir (le flux) »

En gros, à part les métiers rebaptisé verts, mais qui existent déja comme le traitement des eaux, ordures ménagères, la voirie (cantonniers) ou les eaux et forêts (bucherons, garde champêtre) nul ne sait à quoi correspondront les fameux 600 000 emplois annoncés !

Ce que confirment les rédacteurs du rapport qui prônent : « (...) une signalétique à trois niveaux. Le premier pour les métiers ayant recours à des produits ou services visant à moins polluer, par exemple en application de la réglementation. Le deuxième pour les professions en évolution, intégrant des compétences durables dans leurs coeurs de métiers traditionnels. Le troisième, enfin, pour les éco-activités (...) »

Allez, pas d'inquiétude, dans quelques années, il se trouvera bien quelqu'un pour nous annoncer la découverte d'un nouveau gisement d'emploi !  Jusque là ... 


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